Travailler dans le digital rend heureux... vraiment ?

Les métiers du digital rendent heureux selon une étude du "Blog du modérateur". En tant que journalistes Web, on s'interroge, et puis...

Travailler dans le digital rend heureux... vraiment ?
© Kantver

Travailler dans le digital rendrait heureux. Première nouvelle. C'est pourtant ce que montre une étude menée par le Blog du modérateur. 51% des professionnels du numérique se déclarent heureux et 10 % seraient même très heureux.

Infographie: Les métiers du digital rendent heureux | Statista Vous trouverez plus de statistiques sur Statista

Je ne sais pas vous, mais je suis plutôt surprise du résultat. Au cours de ma carrière dans le digital, j'ai traversé plusieurs phases plutôt éloignées de l'idée que je me fais du bonheur.

  • Solitude. "Postée, devant mon écran, je guette les infos esseulées à la faveur de l'actu…" Nous, professionnels du digital, passons nos matinées à écumer la Toile, à la recherche d'infos croustillantes à mettre sous la dent des lecteurs. On devient rapidement prisonnier de notre écran. Et on se transforme en petits robots faisant abstraction du monde extérieur. Bon, j'exagère...à peine.
  • Sédentarité. C'est prouvé scientifiquement, rester assis est mauvais pour la santé et tuerait même plus que le tabac… Voilà qui est rassurant ! Les métiers du digital obligent souvent à rester en position assise, scotché à son ordinateur. Je n'ai plus qu'à aller me dégourdir les jambes, histoire de gagner quelques années en plus.
  • Incompréhension. Référencements, SEO, CSS, community manager… Le vocabulaire du digital est riche et varié. Et souvent, notre entourage reste perplexe lorsqu'on tente de leur expliquer le jargon du métier. Raconter sa journée au travail peut s'avérer périlleux. Du coup, on abandonne l'affaire. "Tu fais quoi déjà au bureau ?" Laisse tomber va…
  • Pression. Sur la Toile, tout est instantané. On vit l'actualité en temps réel. Et c'est souvent la course à qui publiera l'info en premier. Une pression constante...
  • Fatigue. Il est loin le temps où le journaliste devait se contenter d'écrire. Sur le web, la quantité d'outils à maîtriser est infinie. Wordpress, Datawrapper, Google Trends… Avec le digital, on doit savoir tout faire. Et parfois, cela peut être fatiguant.

Bon, c'est vrai, il n'y a pas que des mauvais côtés…

  • Ça bouge. Le digital est en constante évolution. Il y a toujours de nouvelles choses à apprendre, de nouveaux concepts à intégrer… Le numérique d'il y a 20 ans n'a rien à voir avec le numérique d'aujourd'hui. Et c'est tant mieux !
  • On vit des expériences hors du commun. Partir en reportage, c'est quand même le pied. Se promener sur la Croisette avec Kirsten Dunst, voyager aux Bahamas ou prendre un café avec George Clooney… Avec mon métier, je suis payée pour ça. What else ?
  • On se sent utile. Il m'arrive souvent d'avoir l'impression de rendre service aux gens. C'est vrai quoi… Le journalisme est reconnu d'utilité publique. Sans nous, ce serait l'anarchie. Heureusement qu'on est là pour déceler le vrai du faux, informer, analyser, décrypter… Et mon égo est regonflé !
  • On sait tout, avant tout le monde. "T'es pas au courant ? Jessica Alba est enceinte !" Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis vantée devant mes pauvres amis ordinaires de connaître une info en exclusivité. Ou de voir un film en avant-première pour une projection presse. Ou d'assister à des soirées VIP grâce à ma carte de presse. Ah, la vie d'artiste...
  • La routine est bousculée. L'actu, en général, est assez riche. Le flux d'informations est continu et rythme notre quotidien. Donc, pas le temps de s'ennuyer !

Bon allez, tout bien réfléchi, on ne changerait de métier pour rien au monde !