Regarder sous les jupes des filles sera bientôt puni par la loi

Les petits malins qui prennent des photos sous les jupes des femmes, dans les transports en commun notamment, pourront bientôt finir derrière les barreaux, grâce à une nouvelle loi. Un pas vers moins de harcèlement.

Regarder sous les jupes des filles sera bientôt puni par la loi
© Marko Pena / 123RF

Porter une mini-jupe dans le bus ou le métro peut devenir un calvaire. En cause : l'upskirting. Cette pratique, qui consiste à photographier ou filmer sous les jupes des femmes à leur insu, s'est répandue ces dernières années à cause des smartphones. Ces photos volées de l'intimité se retrouvent souvent sur des sites spécialisés alors que les coupables restent impunis. Les victimes ne peuvent pas porter plainte pour agression sexuelle, vu qu'il n'y a pas de contact, ni pour atteinte à la vie privée... puisque ces clichés se volent généralement aux yeux de tous, dans l'espace public. Il y a donc un vrai vide juridique, que la loi française va bientôt combler. La loi contre les violences sexistes et sexuelles s'est étoffée après sa présentation au Sénat pour inclure un nouveau délit de "captation d'images impudiques".

Tel qu'indiqué dans le texte, ce délit pourrait être passible d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. En cas de circonstances aggravantes, la peine pourrait être doublée. Adopté en mai par les députés, le texte vient d'être validé au Palais du Luxembourg. Une commission mixte paritaire planche sur une version commune. Même si dans les faits, peu de femmes souhaitent porter plainte, celles qui décideront de le faire seront considérées comme des victimes. La police sera en mesure de réagir et de punir les voyeurs.

Certains pays ont d'ores et déjà légiféré afin de créer une infraction spécifique pour réprimander ce type d'agissement. C'est le cas en Allemagne, en Ecosse, en Amérique du Nord ou encore en Belgique. L'Angleterre prévoit aussi de sanctionner l'upskirting par deux ans d'emprisonnement. En Corée du Sud, plus de 20 000 femmes sont descendues dans la rue pour faire condamner les malotrus.