Le festival de musique, haut-lieu du harcèlement sexuel

Une étude britannique publie les chiffres alarmants des cas de harcèlement et d'agression sexuels dans les festivals. Une mise en lumière de ce que vivent de trop nombreuses femmes pendant ces événements.

Le festival de musique, haut-lieu du harcèlement sexuel
© Cathy Yeulet

Alors que la saison des festivals est bien entamée, un sondage YouGov* révèle qu'au Royaume-Uni, près de la moitié (43%) des femmes âgées de moins de 40 ans ont déjà subi "un comportement sexuel non consenti" lors d'un festival. Plus généralement, près d'un tiers des festivalières parlent d'agression ou de harcèlement sexuel. Agressions verbales, rapprochements non-désirés, exhibitionnisme ou agressions sexuelles directes... Les auteurs de ces faits sont des inconnus pour les victimes dans les trois-quarts des cas. L'étude pointe que seul 1% des femmes touchées des témoins se sont plaints auprès du staff du festival. La faute à l'éternelle peur de ne pas être crue, à une minimisation des faits voire à la honte injustement ressentie en de pareilles circonstances. En avril 2018, Vera Papisova, une journaliste américaine du magazine Teen Vogue avait recensé une cinquantaine de témoignages accablants à Coachella. L'an dernier, un festival suédois a été annulé suite à plusieurs plaintes pour viol et agressions.

Quelles solutions ?

L'ONG Plan International Belgique a mis en place un numéro d'urgence et propose d'aménager des espaces calmes, de sensibiliser les artistes et d'interpeller les organisateurs avec le hastag #SAFEstival. 

En France, mieux vaut prévenir que guérir. S'il n'y a pas encore d'étude concrète à ce sujet, les stands contre le harcèlement sexuel fleurissent dans les festivals. En août 2017, le festival Rock en Seine avait permis à l'association "En avant toutes" d'aménager un espace d'écoute sur les question d'agressions sexuelles. L'association Stop Harcèlement de Rue avait aussi droit à son espace au festival Solidays et le Lollapalooza avait créé une page web Safety pour indiquer la marche à suivre en cas d'agression. Depuis 2013, le site Paye Ta Schneck collecte les témoignages d'agressions sexistes, dont beaucoup ont lieu dans des lieux de vie nocturne. Pour rappel, chez nous, le harcèlement sexuel est passible d'une peine de deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende. Une agression sexuelle est punie de 5 à 10 ans de prison et de 75 000 à 150 000 euros d'amende. Un violeur encourt entre 15 et 20 ans de prison.

*Réalisé pour la Press Association et se basant sur un échantillon de 1 188 festivaliers.