Cécile de France : "Il y aura bientôt plus de plastique que de poissons dans l'océan"

Cécile de France : "Il y aura bientôt plus de plastique que de poissons dans l'océan"

Cécile de France se mue en narratrice pour "Blue", nouveau documentaire Disneynature en salles le 28 mars. L'actrice nous plonge dans les profondeurs de l'océan, à la rencontre des espèces qui peuplent cet univers mystérieux et menacé. Entretien avec une comédienne engagée pour la défense de la planète.

Le Journal des Femmes : Pourquoi avoir dit "oui" pour être la voix de ce documentaire ?
Cécile de France : J'aime beaucoup l'exercice de véhiculer une émotion uniquement par la voix. C'est une forme de liberté pour l'acteur, qui s'inscrit dans la continuité après Cars et Le Live de la Jungle. Je suis très très fière d'être liée à ce beau film pour transmettre au grand public cet émerveillement. C'est un réel engagement en faveur de la protection et la préservation de cet écosystème.

Que représente l'océan pour vous ?
C'est nos origines. on vient tous de là. L'océan est la base de notre chaîne alimentaire. C'est un berceau, celui de notre avenir et un climatiseur pour la planète. Il absorbe les toxines, libère de l'oxygène comme les forêts tropicales. Il recouvre 71% de la Terre et on en connait que 5%... il y a encore beaucoup à découvrir.

"Quand une espèce disparaît, il y a un dysfonctionnement dont nous sommes responsables"

Quelle est la chose la plus folle que vous ayez apprise grâce à Blue ?
Je ne savais pas que la transmission était aussi forte chez les mammifères marins. La mère dauphin enseigne à son petit les techniques de chasse, comment éviter les dangers, mais aussi les règles de vivre en groupe. Il existe de vrais liens d'amitié. chez les baleines notamment, qui vivent si longtemps qu'elles se connaissent, voyagent ensemble et communiquent énormément. Je n'avais pas conscience de cette harmonie, de cet équilibre. C'est un vrai trésor. Il faut en prendre soin. Quand une espèce disparaît, il y a un dysfonctionnement dont nous sommes responsables.

Quel message voulez-vous que le public retienne ?
Je veux que les gens prennent conscience de leur part de responsabilité dans la maintenance de cet équilibre. C'est une invitation à faire attention à ce que l'on mange, achète, jette. Le plastique, dont 200 kilos sont déversés chaque seconde dans l'océan, est un vrai problème. Si on ne fait rien, dans 30 ans il y en aura plus que de poissons. Recyclé une fois, il a ensuite une durée de vie de 500 ans. Notre pouvoir pour éviter de vider l'océan, c'est d'être acteur au quotidien. avoir conscience du cheminement de ce dont on se débarrasse.

Étiez-vous déjà alertée par ce sujet ?
En Belgique et dans les pays du Nord, nous sommes avertis dès la petite enfance de l'impact de nos déchets. Le tri existe depuis toujours. C'est ancré dans notre culture et c'est assez naturel pour moi.

"Pour éviter de vider l'océan, on doit être acteur au quotidien"

En tant que maman, à quelles causes sensibilisez-vous vos enfants ?
J'essaie de partager avec eux la réflexion sur la consommation. Ai-je vraiment besoin d'acheter ce produit ? Est-ce que je ne me renseignerait pas sur la manière dont il a été fabriqué ?Je leur apprends le recyclage, les incite à choisir toujours les matériaux comme le papier, le bois, le verre ou l'inox, leur montre comment réparer avant de jeter... Je fais aussi mon compost et mon potager, j'achète local, j'évite les emballages.

Vous êtes partie plonger à Tahiti à la rencontre de certaines espèces… Que retenez-vous de cette expérience ?
C'était extraordinaire d'être aux côtés de personnes passionnées, qui connaissent très bien les animaux. Rien que de les écouter parler de toutes ces espèces était très enrichissant. Là-bas, les gens préservent leur environnement. Ils font attention à la construction des hôtels, à l'urbanisation, ça m'a beaucoup touchée. J'ai pu nager avec les raies et les caresser. c'est un souvenir sensoriel qui restera longtemps en moi.

Blue, au cinéma le 28 mars 2018.