Les Français favorables à la PMA et la GPA

Procréation médicalement assistée, gestation pour autrui, euthanasie... Les Français y consentent davantage, à en croire une étude menée par l'Ifop, en partenariat avec le journal "La Croix" et le Forum Européen de Bioéthique.

Les Français favorables à la PMA et la GPA
© 123RF- loganban

Les mentalités évoluent, lentement mais sûrement. En témoigne un sondage mené par l'Ifop, en partenariat avec le journal La Croix et le Forum Européen de Bioéthique, effectué en amont des Etats généraux de la bioéthique qui auront lieu le 18 janvier. On y apprend que plus de la moitié des Français (60 %) est favorable à l'élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules (57 %). "Au début des années 1990, l'adhésion à l'ouverture de la PMA pour les couples de femmes était de 24 %. Aujourd'hui, c'est presque trois fois plus", commente Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l'Ifop.

Plus étonnant encore : près de deux tiers des sondés (64 %) sont pour la levée de l'interdiction de la gestation pour autrui (GPA), quand la grande majorité des Français (89 %) pense qu'il faut légaliser le suicide assisté et/ou l'euthanasie. "La vieille matrice structurante de la société qui était très clairement d'inspiration chrétienne et catholique est en train de s'effriter à vitesse grand V", estime encore Jérôme Fourquet. Et d'ajouter : "Même si les évolutions sont très rapides, la société ne change pas d'un seul coup, mais par étapes. L'opinion a adhéré au mariage pour les couples homosexuels deux ou trois ans après avoir accepté le Pacs. De même, les Français se sont dits en faveur de l'adoption par les couples homosexuels quelque temps après l'inscription du 'mariage pour tous' dans la loi."

Le gouvernement a annoncé pour 2018 l'ouverture de la PMA à toutes les femmes. Quant à la GPA, Emmanuel Macron n'y est pas favorable, mais se dit pour la reconnaissance des enfants nés de mères porteuses à l'étranger. Enfin, en ce qui concerne l'euthanasie, le président de la République avait déclaré à La Croix en mars 2017 "qu'il ne se précipiterait pas pour légiférer sur ce sujet", bien qu'il soit pour une meilleure application de la loi Leonetti relative à la fin de vie.