En Irak, les femmes pourraient se marier dès l'âge de 9 ans

En Irak, les députés ont proposé de légaliser le mariage dès 9 ans pour les jeunes filles. Pour empêcher cette pratique moyenâgeuse, des Irakiennes ont lancé une pétition.

En Irak, les femmes pourraient se marier dès l'âge de 9 ans
© Valint Szlanko/AP/SIPA

En Irak, une proposition de loi fait polémique. Début novembre, quarante députés ont suggéré d'amender le texte de 1959 qui stipule que le mariage est illégal en dessous de 18 ans, sauf en cas de dérogation exceptionnelle. Ils souhaiteraient modifier la loi afin que les musulmanes puissent se marier à n'importe quel âge. Pour être adoptée, celle-ci doit être votée par la majorité des 328 députés. Les leaders religieux pourraient alors autoriser les mariages à partir de 9 ans, l'âge où Aisha aurait épousé le prophète Mahomet, selon certaines interprétations du Coran. Une perspective catastrophique pour les droits des femmes.

Un retour en arrière

Certains défendent la loi, comme Ammar Toama, chef des parlementaires du parti islamiste Fadila, qui précise que le texte ne mentionne aucun âge et "stipule que la mariée doit être pubère, capable de décider et avoir l'accord de son tuteur et du juge". D'autres s'indignent de ce retour en arrière, comme Safia Mohssen, mère de trois filles : "Nous avons des guerres, des crises, du chômage, et pourtant notre parlement est occupé à créer des lois qui violent les droits des enfants", commente-t-elle à l'AFP.  

Pour empêcher l'adoption de ce texte, un pan de la population est déterminée à lutter. C'est le cas de Suad Abu-Dayyeh, consultante auprès de l'association Equality Now. "Nous allons soutenir les femmes en publiant des déclarations pour alerter sur les dangers de ce texte et nous écrirons au Président afin que la loi ne passe pas", a-t-elle déclaré dans The Guardian. Dans la ville de Souleimaniye, au nord de l'Irak, des activistes se sont réunis le 12 novembre afin de présenter une pétition contre la loi. Nul ne sait si cette initiative suffira à contrer les velléités conservatrices de certains.