Un tiers des meurtres de femmes sont commis par leur conjoint

C'est un sinistre constat. En France, en 2015, plus de la moitié des 286 meurtres de femmes ont été accomplis par un membre de leur famille, selon une étude de l'Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales. Près d'un tiers (30.8%) de ces meurtres ont été commis par le conjoint de la victime. Le chiffre fait écho à la récente étude publiée par le ministère de l'Intérieur, qui montre qu'une femme décède de violences conjugales tous les trois jours. 

Au milieu rural, dans la moitié des cas, le conjoint est le premier suspect. En revanche, à Paris, 20% des femmes ont été tuées par un membre de leur famille. Le compagnon est l'auteur du crime dans "seulement" 10% des cas. "Il y a, dans certaines zones rurales, des couples qui sont dans une situation économique et sociale plus fragile qu'à Paris. Ils sont plus isolés et ont moins accès à des associations, à du personnel médical, qui pourrait leur apporter du soutien", explique le directeur de l'ONDRP, Christophe Soullez, à 20 minutes. 

Ce n'est pas la première fois que les violences conjugales sont mises en exergue dans les affaires de meurtres de femmes. En juin dernier, un dossier de Libération comparait les circonstances de 220 féminicides relayés dans la presse entre 2014 et 2016. Dans tous les cas exposés, le conjoint, le mari ou l'ex de la victime était le coupable.

Pour tenter de mettre fin à ces crimes familiaux, fin 2016, le gouvernement a lancé le 5e plan de lutte contre les violences faites aux femmes et le 1er plan consacré aux violences faites aux enfants. Reste à savoir s'ils seront assez efficaces pour faire baisser ces chiffres.