Toujours pas de présidente pour l'Assemblée nationale

François de Rugy a été choisi par les députés de La République en Marche pour être le nouveau président de l'Assemblée nationale. Alors que plusieurs femmes étaient pressenties pour ce poste, cette décision survient comme une nouvelle atteinte à la représentation des femmes en politique.

Toujours pas de présidente pour l'Assemblée nationale
© Christophe Ena/AP/SIPA

Une femme au Perchoir ? On y croyait. Pourtant, François de Rugy vient d'être désigné à la tête de l'Assemblée nationale par le groupe majoritaire La République en Marche, après un vote des députés au Palais Bourbon. L'ex-député écologiste de Loire-Atlantique succède au socialiste Claude Bartolone, qui occupait ce poste sous François Hollande. Il accède au Perchoir de l'Hémicycle après avoir été réélu député le 18 juin. Il devient ainsi le quatrième personnage clef du gouvernement d'Edouard Philippe... et une preuve de plus que les femmes ont encore du chemin à faire avant de pouvoir accéder à poste de pouvoir en politique. 

Un rescapé de la présidentielle

Très peu connu du grand public, François de Rugy a été propulsé vers le devant de la scène lors de la primaire à gauche, grâce au Parti socialiste qui avait contribué à le faire connaître des médias. Après avoir obtenu 3,8% des voix au premier tour de l'élection citoyenne, cet ancien adjoint de Jean-Marc Ayrault avait choisi de se rallier à Emmanuel Macron en février, revenant alors sur son engagement auprès de Benoît Hamon, grand gagnant face à Manuel Valls. Une rupture qui aura finalement porté ses fruits : face aux favoris Sophie Errante, Brigitte Bourguignon, toutes deux issues du PS, et Philippe Folliot (UDI), François de Rugy remporte la présidence de l'Assemblée nationale avec un total de 153 voix, malgré l'ambition du chef de l'Etat, Emmanuel Macron, d'accorder cette place d'importance à une femme.

Les femmes, toujours à la traîne

"Emmanuel Macron est pour l'égalité réelle, alors autant commencer par l'Assemblée même si elle s'est bien féminisée avec les dernières législatives", lançait, pleine d'optimisme, Sophie Errante lors d'une rencontre avec LCP.  Si les élections législatives du 18 juin ont permis à un nombre record de députées de siéger dans l'Hémicycle, les femmes sont toujours écartées des postes clés en politique.
Une constatation regrettable, renforcée par le choix des présidents des groupes politiques le 25 juin, qui a lui aussi considérablement réduit le taux de représentation des femmes au sein du gouvernement. Lors de cette élection, seule Delphine Batho s'était présentée pour le Parti socialiste, mais n'a obtenu que 3 voix face à son adversaire Olivier Faure.

Nombreux ont contesté la présidence de François de Rugy, notamment sur les réseaux sociaux, en déplorant la défaite des potentielles candidates comme un nouvel affront à la parité. De son côté, la députée de La République en Marche Barbara Pompili a souligné, afin de défendre son camarade, que "aucune femme n'a la compétence de François de Rugy". Mouais.