Loi "mannequin" : la maigreur sanctionnée

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, agit contre la silhouette trop maigre des mannequins. La mention "photographie retouchée" devient obligatoire sur toutes les images concernées, tandis que les modèles devront fournir un certificat médical faisant état de leur santé. Une vraie avancée dans la lutte contre l'anorexie.

Loi "mannequin" : la maigreur sanctionnée
© IMAXTREE.COM

Depuis maintes années, les mêmes photos retouchées qui prônent minceur (voire maigreur) circulent dans les magazines de mode. Si des voix s'élèvent contre ce système à l'influence destructrice, les choses ne semblent pas évoluer. Confrontés à une vision très restrictive (et affamée) de la beauté et à des idéaux inaccessibles, les jeunes peuvent adopter un comportement destructeur d’auto-dépréciation.
Deux textes prévus dans le cadre de la loi santé, on été publiés aujourd'hui, vendredi 5 mai, au Journal Officiel dans le but de "prévenir les troubles du comportement alimentaire et en particulier l'anorexie" . La première modification apportée au projet de loi de la ministre Marisol Touraine concerne les images publicitaires ou promotionnels. Elle rend obligatoire, dès le 1er octobre 2017, la présence de la mention "photographie retouchée" sur tout cliché "présentant des images affinées ou épaissies de la silhouette des mannequins". La seconde s'attaque plus directement au mannequinat. Les modèles seront désormais soumis à une évaluation globale de leur état de santé avant de pouvoir exercer dans le milieu. Un certificat médical d'une validité de 2 ans leur sera remis par la médecine du travail dans le but d'éviter l'exhibition de corps sous-nourris et "squelettiques" lors des défilés. Toute agence qui ne respectera pas cette condition, sera passible de 6 mois de prison et 75 000 euros d'amende. Ces exigences ne concernent pas uniquement la France, mais aussi les "mannequins travaillant dans l'Union européenne ou l'espace économique européen."

Rappelons qu'à travers le pays, 600 000 jeunes sont atteints de troubles alimentaires (dont 40 000 anorexiques). Un chiffre alarmant.