L'Italie, disposée à examiner un projet de congé "menstruel"

Quatre élues italiennes ont déposé un texte de loi visant à permettre aux femmes de prendre un congé en cas de règles douleureuses. Une idée qui n'est pas au goût de tout le monde.

L'Italie, disposée à examiner un projet de congé "menstruel"
© 123RF/G POINT STUDIO

Crampes au ventre, mal de tête, douleurs aux seins... La majorité des femmes sont victimes de ces symptomes pendant leurs menstruations, mais ne s'arrêtent pas pour autant de travailler. Cela pourrait bientôt changer en Italie : quatre députées du Parti démocrate ont déposé le 13 mars un projet de loi visant autorisant les salariées à prendre trois jours de congés payés par mois en cas de règles douloureuses, sur présentation d'un certificat médical.

Si l'idée peut séduire, elle est tout aussi décriée. En cause : la crainte que les employeurs n'embauchent que des hommes, ce qui pourrait aggraver les inégalités entre les sexes sur le marché du travail. Surtout dans un pays tel que l'Italie, où seulement 61% des femmes travaillent et environ 25% se feraient licencier en raison de leur grossesse, selon les chiffres du bureau national des statistiques italien, rapportés par La Parisienne,

La péninsule italique pourrait être le premier état de l'Union européenne a autoriser un tel congé. La Chine, la Corée du Sud, le Japon ou encore la Zambie l'ont déjà adopté, mais en France, cela ne semble pas être au goût du jour. "Heureusement, car je ne comprends pas cette idée qui est selon moi régressive", a déclaré à Europe 1 Michèle Delaunay, députée PS et membre de la commission des affaires sociales à l'Assemblée nationale. "Cette particularité ne doit pas être un motif d'absentéisme. Si les règles sont pathologiques, le médecin peut déjà délivrer un certificat médical. C'est une discrimination pour quelque chose qui est physiologique et une trahison du secret médical."