Viol : une victime sur 5 n'en parlera jamais

Une personne violée sur cinq se tourne vers la police suite à son agression, alors qu'une sur cinq n'abordera jamais le sujet. C'est ce que révèle une étude menée par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales.

Viol : une victime sur 5 n'en parlera jamais
© Pavel Schlemmer

Une victime sur cinq ne parlera à personne du crime qu'elle a subi, révèle l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). L'étude insiste sur le fait que le viol reste "l'une des infractions les moins signalées à la police", même s'il relève d'un traumatisme pour la victime.

Tandis que 62% choisiront de se taire pour "éviter des épreuves supplémentaires", seulement 19% de ces victimes effectueront un déplacement à la gendarmerie ou à la police. Sur ce même pourcentage, 70% déposeront plainte tandis que 4% opteront pour une main courante. Soixante-sept pour cent des personnes ne souhaitant pas avoir recours à la justice préfèrent trouver une autre solution par manque de confiance envers le système pénal.

L'enquête "Cadre de vie et sécurité" affirme également que 63% des victimes se confiant aux autorités sont susceptibles d'en parler à un proche. Selon l'Observatoire, la proportion de personnes préférant garder le silence semblerait "plus élevée lorsque l'agresseur vit dans le même logement que la victime. En d'autres termes, les victimes de viol commis par un membre du ménage semblent parler relativement moins souvent de leur agression à une personne tierce."
Pour Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol,  90% des agresseurs proviennent de l'entourage, dit-elle dans un rapport. "(Leur) souffrance est majorée par la honte, la culpabilité, l'absence d'écoute et de compréhension auxquelles elles se heurtent."

En France, les femmes restent les premières victimes de viol ou de tentatives de viol chaque année. Selon le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE), de 18 à 75 ans, elles sont 84 000 à subir ce genre d'attaque. Les hommes ne sont pas exclus, puisque 14 000 endurent aussi cette épreuve. Pour rappel, en France, le viol est puni de 15 ans de prison ferme.