Jacqueline Sauvage reste en prison et ne fera pas appel

Jacqueline Sauvage arrête de se battre. Condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son mari violent, elle a bénéficié d'une grâce présidentielle, mais les juges ont rejeté sa demande de libération conditionnelle. "Epuisée", la sexagénaire renonce à faire appel.

Jacqueline Sauvage reste en prison et ne fera pas appel
© Apaydin Alain/ABACA

Un pas en avant, trois en arrière. Les avocates de Jacqueline Sauvage, Mes Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta, ont annoncé jeudi 18 août que leur cliente renonçait à faire appel après que le tribunal d'application des peines de Melun, en Seine-et-Marne, a refusé sa demande de libération conditionnelle, le 12 août. Pour justifier leur décision, les juges de Melun ont assuré que Jacqueline Sauvage "ne pouvait prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui, compte tenu des soutiens dont elle bénéficie, et de la médiatisation des faits, risquerait de la maintenir dans une position victimaire".
Condamnée en 2014 à 10 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son mari violent et abusif, - condamnation confirmée en appel en décembre 2015 par la cour d'assises du Loir-et-Cher-, cette femme de 68 ans avait pourtant bénéficié d'une grâce partielle accordée par François Hollande à la fin du mois de janvier. 
Les avocates de Jacqueline Sauvage ont déclaré à l'AFP que leur cliente était "épuisée de l'acharnement judiciaire à son encontre". Elle purgera donc le reste de sa peine en prison. La procureure de Melun, Béatrice Angelelli, a toutefois précisé à l'AFP qu'elle pourra "déposer une nouvelle demande de libération conditionnelle si elle le souhaite".                      
Pendant 47 ans, Jacqueline Sauvage a été battue par son mari, Norbert Marot. En 2012, elle l'a abattu de 3 coups de fusil dans le dos. La veille, son fils s'était pendu et lors de l'audience de première instance, ses filles avaient révélé avoir été violées par leur père. Jacqueline Sauvage est devenue le symbole des violences conjugales, son sort suscitant l'indignation de l'opinion publique. Une pétition "Libérez Jacqueline !" avait ainsi recueilli 400 000 signatures en vue d'obtenir sa libération. Un vœu  désormais évanoui.  

© Apaydin Alain/ABACA