Marina, 27 ans, contrôleur de gestion

Marina Dessaint. © Marina Dessaint
Qu'est-ce qui vous plait dans le foot ?
Ce que j'aime dans le foot c'est la pression qu'on a jusqu'à la dernière minute, le fait de vibrer  et d'avoir des palpitations tout au long d'un match. Lors de France-Ukraine (match qui a qualifié la France pour la Coupe du Monde 2014), il n'y a aucun mot pour décrire cette sensation. Tout le stade était derrière son équipe et les joueurs venant célébrer cela avec nous et nous prendre dans leur bras, c'était magique. Dans le foot on peut tout ressentir, de l'énervement, de la peine, de la joie, du bonheur. Je n'ai jamais ressenti ce genre d'émotion dans un autre sport. 

Jouez-vous au foot ou regardez-vous simplement les matches ?
Je ne joue pas au foot, mais je suis dirigeante d'un petit club dans l'Oise, AS PLAILLY (60). Nous sommes d'ailleurs en finale de la coupe Charles VERVEL qui se déroulera  mi-juin. 

Pensez-vous qu'aimer le foot est une manière d'assumer votre féminité ?
Non pas du tout. Il y a de plus en plus de femmes qui aiment le foot ou regardent le foot lors de grandes compétitions. Moi je le vis et je l'ai dans le sang. Depuis toute petite, on me disait le foot ce n'est pas pour les filles. Je me cachais pour aller jouer avec mes amis sur les city stades. Je suis même rentrée plusieurs fois avec le jogging déchiré car je me faisais taclé car pas de pitié même si tu es une fille ! Je devais dire à mes parents que j'avais juste glissé. Je n'ai donc jamais pu m'inscrire dans un club mais je m'entraînais avec mes amis. Etre féminine c'est dans l'apparence et la façon de s'habiller on peut être féminine et jouer au foot mais ce n'est pas cela qui me permet d'assumer ma féminité bien au contraire.

Qu'est-ce qui vous rend fière d'être Bleue ?
 J'ai toujours été fière d'être Bleue. Il y a eu des passages à vide comme la Coupe du Monde 2010. Mais depuis l'arrivée de Deschamps on voit que les joueurs veulent être proche de nous, car ils savent qu'on peut leur apporter tellement de soutien et être le douzième homme dont ils ont besoin. La mentalité a changé, ils ont mûri. Lors de la Coupe du Monde au Brésil, j'étais fière du parcours qu'ils ont fait même si on a été éliminés tôt. Ils ont montré qu'il ne fallait pas les sous-estimer.

Quel est votre joueur préféré chez les Bleus ?
Cette réponse va surement vous surprendre. Beaucoup de personnes vous répondraient Griezmann, Pogba. Moi, c'est Christophe Jallet. Ce n'est pas le meilleur latéral droit de tous les temps, mais c'est un joueur qui se défonce sur le terrain, qui reste tard après les entraînements pour continuer de travailler. Il sait que rien n'est acquis et que tout passe par le travail et la persévérance. Il est parti du PSG car il ne pouvait plus jouer et son objectif était de montrer le meilleur de lui-même et d'un jour participer à une grande compétition. Son rêve s'est enfin réalisé et je trouve ça génial. De plus il a toujours été proche des supporters. Il est humble et simple. Je l'admire beaucoup. 

Votre pronostic pour l'Euro ? 
La finale bien sûr ! On va soulever cette coupe et on se retrouvera sur le Champs de Mars pour fêter ça 
 
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