Mort de Madame Claude, figure du proxénétisme

Madame Claude, de son vrai nom Fernande Grudet, est morte samedi 19 décembre 2015 à l'âge de 92 ans dans un hôpital sur les hauteurs de Nice. Elle vivait recluse dans un petit appartement sur la Côte d'Azur depuis une vingtaine d'années, percevant une modeste retraite. C'est donc dans un certain anonymat que cette mère maquerelle s'est éteinte, emportant avec elle tous ses secrets.
Née à Angers en 1923, Fernande Grudet passe sa scolarité dans des institutions catholiques. Elle adopte le nom de Claude une fois débarquée à Paris où elle monte au début des années 50 son entreprise de prostitution de luxe. Elle confiera lors d'une interview que l'on retrouve dans le documentaire Les confessions de Madame Claude : "J'avais essayé et quelque part probablement réussi à enlever tout ce qu'il y a avait de laid dans cette profession."
Son nom restera toujours associé au réseau de prostituées qu'elle gérait et qui a fait succomber les hommes les plus influents de la société française des années 60 et 70. Si durant cette période Claude et ses "filles" sont à l'abri de tout désagrément au 32 rue de Boulainvilliers dans le 16ème arrondissement de Paris, siège de cette entreprise de la luxure, les choses changent avec l'arrivée de Valéry Giscard d'Estaing au pouvoir et de Michel Poniatowski à la tête du ministère de l'Intérieur.
S'en suivent des déboires judiciaires où Madame Claude est poursuivie par le fisc, qui lui réclame 11 millions de francs. Elle s'exile alors à Los Angeles dans les années 1977 puis revient en 1985 pour purger une peine de quatre mois de prison. Elle sera par la suite condamnée pour proxénétisme aggravé en 1992 et retournera en prison, à Fleury-Mérogis. Après ces multiples épisodes judiciaires, elle décide de prendre le large, direction la Riviera où elle réside en toute discrétion jusqu'à son dernier souffle.