Eric Judor, un mec sans Problemos

Eric Judor, un mec sans Problemos

Eric Judor revient sur grand écran avec "Problemos", une satire sociale déjantée, dans laquelle il joue un bobo parisien qui débarque dans une communauté de babas-cool. Ensemble, ils résistent à une pandémie mortelle et deviennent les derniers survivants de l'espèce humaine... On a discuté avec le binôme de Ramzy de son nouveau film politiquement incorrect et on l'a soumis au Clap ou pas Clap, notre action-vérité remixé.

En interview, Eric Judor est aussi cool, drôle et fou qu'on peut l'imaginer. Difficile de rester de marbre face à cet humoriste déchainé qui enchaine vanne sur vanne... En vrai, on était hilares pendant tout l'entretien, mais on a quand même réussi à lui poser quelques questions auxquelles il a (à peu près) répondu sérieusement. Autrement, le réalisateur (et acteur) de Problemos s'est aussi prêté au Clap ou pas Clap, notre action-vérité maison. Et ça, c'est juste au-dessus, en vidéo.

Le Journal des Femmes : Qu'est-ce qui a inspiré Problemos ?
Eric Judor :
L'idée est de Noé Debré et Blanche Gardin. Ils m'ont fait lire les premières pages qu'ils ont écrites sur ce thème et j'ai trouvé ça hilarant. Au départ, on rit des altermondialistes, on voit le Parisien qui jette un regard sarcastique sur eux, mais au bout d'un moment, on a de l'empathie. On aime bien leur idée de vivre mieux ensemble, avec de l'amour, de l'échange, du bio et tout ça.

Quelle critique en creux de la société peut-on tirer de Problemos ?
C'est plus une réflexion sur la nature humaine. On a beau être plein de bons principes, de bonnes intentions, mais finalement, la nature humaine reprend le dessus. On a besoin de commander, de hiérarchiser, d'exclure les faibles, etc. Il y a des travers de l'homme qui font qu'une nouvelle société est compliquée à créer. Je pense qu'on a du très bon en nous, comme du profondément sale et égoïste. Il faut réussir à s'élever et être bon.

Peut-on vraiment vivre autrement ?
Je pense que oui, mais il faut une conscience collective. Il faut malheureusement des drames ou arriver à des culs-de-sac dans nos manières de vivre pour se dire : "En fait, c'est pas le bon chemin. Il faut qu'on vive autrement parce que là clairement, on part en couille." Il y a des pays qui y parviennent – comme les nordiques – qui changent leur quotidien, leur façon de se déplacer, de manger, de vivre ensemble.

Et où en est la saison 3 de Platane ?
Je suis en écriture et je suis aussi sur une une autre série musicale qui s'appelle Danse avec les keufs. C'est deux flics sur la Côte d'Azur qui mènent des enquêtes en chantant et en dansant.

Il y aura un retour de H ?
Jamel [Debbouze, ndlr] a dit "pourquoi pas" et ça a fait toute une histoire... On a fait 71 épisodes, c'est beaucoup ! Il faut laisser cette série à son époque, ce style là était cool à ce moment-là.

Où est Ramzy ?
On réfléchit à un late show, avec des interviews dans une salle avec des vrais gens. Quand on a fait notre tournée pour La Tour 2 Contrôle Infernale, on a vu 40.000 personnes sur la route et on a surtout vu qu'il y avait une petite attente. On kiffait faire les cons, donc ça nous ronge.

Votre pire souvenir de tournage ?
Sur Double Zéro : une scène qu'on tournait autour d'une piscine dans un hôtel à Saint-Tropez. Ça a l'air cool comme ça, mais on a passé la nuit à filmer les mannequins. Le réalisateur s'en foutait de nous. On a tourné jusqu'à 4h du matin et il restait une demi-heure de nuit. Et il nous a dit : "Maintenant, faites les cons", après avoir passé son temps à filmer des jambes et des seins. On n'avait plus de vannes. C'était horrible.

Problemos, de et avec Eric Judor, Blanche Gardin, Youssef Hajdi, Bun Hay Mean. En salles le 10 mai 2017.

© StudioCanal