Chloë Grace Moretz : "J'apprends quelque chose sur moi à chaque rôle"

INTERVIEW - Chloë Grace Moretz a illuminé le tapis rouge de Deauville, ce week-end. La comédienne de 19 ans a reçu le prix du Nouvel Hollywood, décerné chaque année à un jeune talent du cinéma américain. Et du talent, la jeune femme en a, à n'en pas douter. Nous l'avons rencontrée.

Chloë Grace Moretz : "J'apprends quelque chose sur moi à chaque rôle"
© Reynaud Julien/APS-Medias/ABACA

Chloë Grace Moretz a foulé pour la première fois les planches et le tapis rouge de Deauville. La comédienne de 19 ans, révélée au grand public en 2010 par le film Kick-Ass, s'est vue remettre le prix du Nouvel Hollywood lors de la cérémonie d'ouverture de la 42e édition du Festival du Cinéma Américain, vendredi 2 septembre. Créé en 2012, cet honneur distingue les jeunes comédiens qui feront le cinéma US de demain. Pourtant, on peut compter dès aujourd'hui sur Chloë Grace Moretz, même pas 20 printemps et déjà 13 ans de carrière derrière elle. Nous avons rencontré la jeune femme au Kiehl's Club. Sublime dans son chemisier à fleur et sa jupe couleur crème, perchée sur de hauts talons, la crinière savamment ramenée sur un côté dans un ondulé ultra glamour, elle nous a parlé d'elle et de sa carrière. Morceaux choisis.


Le Journal des Femmes : Qu'avez-vous ressenti quand vous avez appris que vous alliez recevoir le prix du Nouvel Hollywood ?
Chloë Grace Moretz :
J'ai trouvé amusant qu'on me demande si j'acceptais cet honneur. La question ne se pose pas. J'étais évidemment fière que le Festival ait pensé à moi. 

Est-ce que cela représente quelque chose d'être nommée au côté de Daniel Radcliffe ?
Est-ce que les 2 honneurs sont liés ? Je ne l'ai jamais rencontré, mais j'ai entendu dire qu'il était très sympa.

Qu'est-ce que la France représente pour vous ?
L'art, en général, pas que le cinéma. Il y a dans l'art en France un tel réalisme. Cela ne semble jamais forcé.

Votre carrière est très éclectique : vous avez joué dans des films d'action, des comédies, des thrillers... C'est une volonté de varier les rôles ?
Je ne m'imagine pas refaire le même film encore et encore. J'apprends quelque chose sur moi à chaque rôle, chaque film m'a façonnée. Si on refait tout le temps la même chose, on ne change pas. La vie est affaire de changement.

Quel genre de rôle cherchez-vous aujourd'hui ?
Je ne sais pas. J'essaie de trouver des projets que me paraissent socialement pertinents et qui m'apportent quelque chose personnellement. J'ai eu 19 ans et tellement de choses ont changé. Il faut se battre pour rester fidèle à qui l'on est. J'essaie d'atteindre cela à travers mes films et de prendre part à des projets qui m'aideront à trouver qui je suis.

Pouvez-vous me raconter une anecdote à propos du tournage de La Petite Sirène ?
Je ne peux pas parler de ça.

Vous avez travaillé avec Martin Scorsese, Tim Burton, Olivier Assayas... Apprenez-vous des choses différentes avec chaque réalisateur ?
Bien sur. Chacun d'eux m'a montré une nouvelle facette de moi-même, en tant qu'actrice et que personne. C'est la beauté de la réalisation. Les cinéastes arrivent à faire sortir des choses que vous n'imaginiez même pas que vous aviez en vous. C'est pour ça que j'aime autant jouer.

Y a-t-il un réalisateur avec lequel vous aimeriez collaborer ?
Xavier Dolan ou Michelle MacLaren (productrice de X-Files et Breaking Bad, ndlr). Ils sont très bruts et naturalistes. J'aimerais d'ailleurs passer moi-même à la réalisation, un jour.

Quand avez-vous su que vous vouliez faire du cinéma ?
J'étais tellement jeune quand j'ai commencé. J'ai toujours voulu faire ça, mais je n'avais pas réalisé que je pouvais faire carrière dans ce domaine. C'était comme jouer au tennis ou nager. C'était un hobby, comme un sport. Et puis un jour, j'ai demandé à ma mère si je pouvais continuer à faire ça.

Vous n'avez jamais eu peur d'échouer ?
L'échec est toujours là. Je n'ai jamais eu peur de lancer les dès. Le cinéma est comme un jeu d'argent. Il faut prendre le risque et se fier à son intuition.

Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?
C'est à vous de décider ce que vous pouvez ou non montrer, quel degré d'anonymat vous voulez. Je réalise aujourd'hui que l'anonymat est une chose merveilleuse. Le moins j'en montre, le moins vous en saurez. J'aime ce mystère. Quand j'étais plus jeune, je partageais beaucoup de photos sur Instagram. Maintenant que j'ai grandi, j'ai réalisé que je voulais un peu disparaître.

Que faites-vous quand vous ne travaillez pas ?
Je regarde des films, je monte à cheval, je fais du saut d'obstacles. Ça semble absurde, mais j'adore faire de la musculation. J'aime aller voir des concerts avec mes amis. J'aime les connexions humaines.

Quel conseil donneriez-vous à une jeune fille qui voudrait devenir comédienne ?
Ne te fais pas rattraper par ton statut et par ce que veut dire être actrice. Joue parce que tu aimes ressentir, joue parce que tu veux exprimer tes émotions. Ne joue pas parce que tu veux faire la Une d'un magazine.