Nathalie Péchalat : "Je ne me sens pas en sécurité"

Nathalie Péchalat troque ses patins contre des ailes d'ange pour le nouveau spectacle d'Holiday on Ice. La sportive devenue narratrice nous parle de paillettes, de sa célébrité soudaine et de jupe... patineuse.

Nathalie Péchalat : "Je ne me sens pas en sécurité"
© Aidem communication

Fini les pirouettes : depuis le 3 mars, Nathalie Péchalat prête sa voix au nouveau spectacle d'Holiday on Ice. Elle est la narratrice de Believe, "une histoire de Roméo et Juliette moderne, avec une fin heureuse". Tout un programme, que l'ancienne patineuse, fraîchement maman, a souhaité défendre au cours d'une interview rafraîchissante. Entretien chaleureux.

Le Journal des Femmes : Quel a été le challenge pour la compétitrice que vous êtes ?
Nathalie Péchalat : J'ai l'habitude de m'exprimer avec mon corps, en dansant. Là, c'est la voix et c'est un vrai boulot. Quand je commente sur Eurosport, je suis dans la spontanéité, la sensation et l'émotion. Je n'ai pas à 
poser ma voix. Pour me sentir à la hauteur, j'ai fait appel à des coaches.

Qu'est-ce qui vous motive dans les projets que vous choisissez ?
Je ne veux pas avoir l'impression d'aller n'importe où. Il faut que je danse, que j'aie un pied sur la glace d'une manière ou d'une autre. Je dois me sentir légitime, sentir que je fais cela pour une bonne raison.

Vous n'êtes pas frustrée de ne pas patiner ?
Il faut tourner la page. C'était chouette avant, ça l'est aussi maintenant que j'ai plus de libertés. Je peux me frotter à d'autres challenges, sortir des schémas qui se répétaient à chaque saison, tout en restant impliquée parce que ça reste une passion.

Qu'est-ce qui vous manque depuis l'arrêt de votre carrière sportive ?
D'avoir un objectif et de me dépasser chaque jour pour franchir les étapes. C'est angoissant, on se met une pression folle, mais je suis contente de retrouver la trouille et l'adrénaline sur ce spectacle.

Le doublage est un métier du cinéma... Ça vous a donné des envies ?
J'ai accepté parce que c'est dans le cadre d'Holiday on Ice. Je n'ai pas vocation à devenir actrice ou à continuer dans cette voie, sauf si tout le monde me dit que je suis démente et qu'il faut que j'exploite mon talent dans des dessins animés (rires) ! Je ne me sens pas légitime : le cinéma me fout la trouille.

© Holiday on Ice

D'où vous vient votre passion pour le patinage artistique ?
Ma mère adorait regarder le patinage à la télé alors elle nous a mis, mes deux sœurs et moi, sur la glace. Quand j'étais petite, j'aimais avoir de jolies robes, partager des moments avec mes copines dans les vestiaires. Ça ne tient pas à grand chose quand on a 7 ans : quelques paillettes et c'est parti.

Et quand on grandit, ça ne devient pas trop kitsch ?
Si ! J'ai commencé avec des froufrous et des nœuds-nœuds puis à 16 ans, j'ai eu des costumes plus épurés, sans paillette si possible, avec de belles matières. J'ai commencé pour une raison, puis je me suis battue pour plus que ce ne soit plus comme ça.

La mode, ça vous parle ?
Je suis nulle ! C'est l'avantage quand on vit dans sa valise : on a une paire de chaussures qui va avec tout, on porte des couleurs neutres et on ne fait rien de très travaillé. J'adore les robes parce qu'il suffit de les enfiler pour se sentir habillée. J'aime bien quand il y a un petit col Claudine, une jupe patineuse…

Des conseils beauté contre le froid ?
Je vais faire un peu de pub pour mon sponsor : j'utilise la crème pour les mains Ictyane de Ducray et beaucoup de baume à lèvres. C'est hyper important d'avoir des mains bien hydratées (jamais avant l'entraînement, pour ne pas que ça glisse). À la ville, je porte un peu de blush et du mascara, je suis prête en 20 secondes, par fainéantise !

On vous voit rarement en interview, pourquoi ?
Parce que je n'ai rien à dire… Quand j'ai un projet à défendre, je sélectionne, mais sinon je ne vois pas l'intérêt d'aller sur un plateau pour rappeler que j'existe. Il faut là encore que je me sente légitime, que j'aie un but. Je n'ai pas d'albums à vendre !

Dans C à vous, vous avez évoqué les commentaires de Philippe Candeloro et dit que ses blagues sexistes ne vous dérangeaient pas. Le combat féministe vous touche-t-il ?
Les extrêmes me gonflent. Il ne faut pas s'offusquer pour une blague, mais il faut aussi défendre nos droits. Si Philippe était un vrai macho, il faudrait lui rentrer dans le lard. Mais il n'est pas comme ça, il a juste de l'humour.

Quand votre couple a été dévoilé dans les médias, comment avez-vous géré cette célébrité soudaine ?
On ne le gère pas… C'est un truc qui nous tombe dessus, qu'on n'a pas voulu. Ce n'est pas normal, donc on ne peut pas relativiser. Même si je comprends ce petit côté voyeuriste, je ne l'accepte pas, je n'entre pas dans ce jeu. On ne peut pas voler des moments privés au gens. C'est pesant, effrayant et ça dure. Est-ce que ça va être comme ça toute ma vie ? Je ne me sens pas en sécurité, mais épiée. J'en deviens limite parano.

Ça a changé votre manière de vivre ?
J'essaie que non, mais forcément. Surtout quand de nouveaux événements arrivent, qu'on n'est plus en première ligne, mais que d'autres personnes le sont. On se sent vulnérable, on ne peut pas les protéger.

Interview glacée

Combien de fois par jour vous regardez-vous dans la glace ? Deux fois... Non je ne dis pas la vérité (rires) : comme tout le monde, quand je prends l'ascenseur, je vérifie si ça va.
Qu'est ce qui vous glace le sang ? Les infos du 20h.
Votre parfum de glace préféré ? Chocolat.
L'âge de glace ou Le bruit des glaçons ? Les deux ! Moi, tant qu'il y a de la glace...
Qu'est-ce que vous buvez "on the rocks" ? Du Ricard ! Quand on arrête la compétition, d'autres horizons s'ouvrent à nous...
Vous avez froid aux yeux ? Je suis plutôt peureuse, mais j'y vais quand même.
Face à quoi restez-vous de glace ? Rien...
Qu'est-ce que vous avez tendance à mettre sur la glace ? Selon un test psychologique, je suis une finisseuse, donc je déteste mettre les choses de côté.
Quel est le meilleur moyen de briser la glace ? Je ne parle pas, donc c'est à l'autre de briser la glace puisqu'il n'y a pas de tentative de mon côté.
Quel magazine en papier glacé lisez-vous ? Patinage magazine et L'Equipe magazine.

© Holiday on Ice