Tchao Jean-Pierre Coffe, pourfendeur de la malbouffe, mais pas seulement...

La gastronomie, l'audiovisuel, mais aussi ses nombreux fans, ses proches, ses amis sont en deuil. Le chroniqueur culinaire Jean-Pierre Coffe s'est éteint à l'âge de 78 ans dans des circonstances qui n'ont pas encore été divulguées, à Lanneray, en Eure et Loire. Laurent Ruquier, son ami et animateur des Grosses Têtes – dont il était sociétaire depuis plus de 20 ans –, a confirmé la triste nouvelle sur Twitter mardi soir.

Coups de gueule, coups de fourchette...

Jean-Pierre Coffe ne mâchait pas ses mots et a fait de la lutte contre la malbouffe son cheval de bataille. Son credo ? "Changer les habitudes alimentaires des Français" et leur apprendre à "manger mieux à moindre coût".
Au même titre que son crâne rasé et ses lunettes rondes, ses coups de gueules mordants – dont le fameux "C'est de la merde !", accompagné d'un lancer de saucisses sur le plateau de la Grande famille de Canal + –, ont marqué les esprits. C'est d'ailleurs sur cette chaîne qu'il commence contre toute attente sa carrière télévisée, ce que son parcours atypique ne pouvait laisser deviner. Véritable touche-à-tout, Jean-Pierre Coffe a débuté en tant que représentant pour la marque de papiers à cigarettes Job, avant de devenir directeur commercial pour les éditions Robert Laffont et de créer son agence de relations publiques.
Puis, en 1976, il ouvre deux restaurant à Paris, La Ciboulette et le Modeste, qui feront malheureusement faillite, à la suite d'une escroquerie. Néanmoins, sa verve tape dans l'oreille de l'un de ses fidèles clients, Michel Denisot, qui dès 1984, le prend comme chroniqueur sur les plateaux des émissions qu'il présente. Coffe rejoint ensuite le service public, où il anime plusieurs émissions sur France 3, avant de se retrouver sur TF1, puis de retourner chez ​​​​​​ France Televisions, aux côtés de Michel Drucker dans Vivement dimanche prochain, et de Sophia Aram dans Jusqu'ici tout va bien.
Sa gouaille séduit inévitablement la radio : il rejoint l'équipe des Grosses Têtes de Philippe Bouvard sur RTL à la fin des années 80, passe par France Inter en 1998 où il anime l'émission Ca se bouffe pas, ça se mange, puis intègre ​​​​​​On va s'gêner sur ​Europe 1 au côté de Laurent Ruquier en 2010 et de revenir dans Les Grosses Têtes en 2014, désormais présentée par ce dernier. Il est également l'auteur d'une importante œuvre, mêlant livres de recettes, conseils de jardinage, guides culinaires et essais.

...et coups de cœur

Son amour du goût ? C'est avec une tartine beurrée qu'il le découvre, chez une famille de paysans suisses dans laquelle il est placé par la Croix-Rouge, à l'âge de 7 ans. Car celui qui est né à Luneville le 24 mars 1938 perd son père pendant la guerre 2 ans plus tard et devient pupille de l'Etat. "Une chance", confiait-il à Paris Match en 2013. "En Suisse, j'ai vécu une renaissance. J'ai découvert une vie simple, l'agriculture avant la période productiviste de la fin des années 1950. On faisait nos courses dans une carriole à cheval, on casse-croûtait avec un bout de lard et l'eau du torrent. Le rêve ! Le travail aux champs, traire les vaches, pétrir le pain m'intéressaient bien plus que l'école. J'y suis resté deux ans. Ils sont devenus ma vraie famille, les Fleury ! Je les ai côtoyés jusqu'à leur mort."
Il suit ensuite sa mère à Paris, qui lui fait découvrir à l'âge de 13 ans le théâtre, dont il se prend de passion. Si bien, qu'il s'inscrit au Cours Simon, fait des boulots de nuit, puis part faire son service militaire au fort de Saint-Cyr, avec l'écrivain Max Gallo.
Côté cœur, Jean-Pierre Coffe se dit volontiers bisexuel : il s'est marié à trois reprises, a eu un enfant mort-né, quand sa fille Dominique s'est éteinte en 2013 à l'âge de 35 ans, des suites d'un cancer. Il a vécu ses dernières années au côté d'un homme, Christophe, qu'il était prêt à épouser, comme il l'a déclaré en 2013 à l'antenne d'Europe 1.