Lou Doillon pour La Redoute : récit d'une collaboration

L'actrice française pose devant l'objectif de sa soeur Kate Barry pour le nouveau catalogue de La Redoute. L'occasion de rencontrer une jeune femme bien dans son temps.

Lou Doillon pour La Redoute : récit d'une collaboration
© SdP La Redoute
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Lou Doillon porte les créations de l'invitée de la saison, Cathy Pill © SdP La Redoute

Comment s'est passée cette collaboration avec La Redoute ?

C'est ma sœur Kate qui m'a appelée cet été pour me proposer de la rejoindre sur le projet. J'ai dit oui tout de suite car j'avais déjà travaillé pour La Redoute avec Kate donc il y a quelque chose de très familial. Et puis, je me revois, plus jeune, en train de feuilleter le catalogue, de faire mon choix et de finalement recevoir le colis avec surprise car j'avais presqu'oublié que j'avais commandé. C'est très agréable de travailler avec une marque comme celle-là car finalement c'est assez fatigant de créer pour une élite avec ses problématiques propres. Il y a un décalage surréaliste. Alors qu'avec la Redoute, il y a quelque chose de doux, de bienveillant, de naturel... Ils étaient presqu'à s'excuser de ne pas pouvoir tout créer mais je trouve qu'ils font un très beau travail. Il faut créer des choses trendy et accessibles, pour toutes les tailles... Et c'est pour ça que je ne pouvais pas dire non !

Vous êtes sensibles à l'idée de la proximité ?

Oui, il y a plein de gens qui n'ont pas de boutiques là où ils vivent et qui ne peuvent pas forcément aller à Paris pour faire du shopping ! Mais ils ont autant le droit de bien s'habiller que ceux qui y vivent ! C'est presque démocratique de pouvoir avoir accès à des créateurs, des designers. Et c'est là que ce que fait La Redoute est essentiel. Pour produire en masse, il faut avoir une vraie réflexion ! J'adore les problématiques que cela pose !

"Il y a quelque chose de familial à travailler pour La Redoute"

Quelle vision avez-vous de la mode ?

Je suis convaincue que le style naît dans la rue. Les designers font les sorties d'école. C'est cette créativité, cette inventivité qui fait la mode. Il y a tellement de gens qui n'ont pas forcément les moyens, et qui vont se creuser la tête pour être innovant. C'est ça qui est bluffant et sublime. Je préfère les sœurs qui s'arrangent ensemble pour commander une pièce et qui vont essayer de la porter différemment et se la prêter que la fille de 30 ans qui va acheter bêtement ce que lui dictent les magazines. Kate Moss par exemple s'habille en deux secondes et sans trop réfléchir !

Que trouve-t-on dans le dressing de Lou Doillon ?

Moi ça change tout le temps ! Je suis contre les avis arrêtés ! Je ne travaille pas avec des stylistes car ça ne m'intéresse pas de porter le point de vue des autres. Je suis contre l'obsession française de vouloir catégoriser les choses. Ca me rend malade. J'ai dit une fois que je ne portais jamais de rose, résultat on me le ressortait tout le temps. Donc je me suis mise à en porter. Je préfère l'Angleterre ou les Etats-Unis où on est plus libre : tu peux aller boire un café avec un bibi des années 40 sans qu'on te regarde bizarrement.