N°5, essence éternelle de Chanel

Bien plus qu'un simple parfum, le N°5 de Chanel est un symbole du luxe indissociable de la maison. Emblème de la modernité et de l'exception, N°5 bouleverse les codes de la parfumerie de l'époque. C'est en 1921 que Gabrielle Chanel, première couturière à s’intéresser au monde des fragrances, fait appel à Ernest Beaux, parfumeur à la cour du Tzar. Ensemble, ils mettent au point un bouquet de quatre-vingts senteurs parmi lesquelles l'iris, le muguet, la bergamote, l'ylang-ylang, la rose de mai, le santal, le néroli ou le jasmin, que Mademoiselle aime tout particulièrement. Avec cette forte richesse florale, le parfum mystérieux et précieux dénote au sein des soliflores d'alors. Afin de répondre au mieux à l'attente de Gabrielle Chanel qui désire un "parfum de femme à odeur de femme", Ernest Beaux utilise pour la première fois les aldéhydes, un composant de synthèse qui exalte les parfums : l’ingrédient secret de N°5.
Si le jus en lui-même fait preuve d'audace de par sa complexité, son écrin et son nom surprennent par leur minimalisme. Du fait des lignes géométriques et brutes du contenant, le verre qui le compose ne supporte aucun défaut de conception. Et s'il s'apparente à un simple flacon de laboratoire, son bouchon, taillé comme un diamant, est inspiré de la forme de la place Vendôme, adresse parisienne chère au cœur de Gabrielle Chanel. Quant à son nom, l'histoire raconte que Coco l'a choisi car elle préférait le cinquième échantillon présenté par Ernest Beaux. On peut aussi penser qu'elle l'a nommé ainsi en clin d'œil à son chiffre porte-bonheur, le 5. La sobriété sera le gage du succès et de l'indémodable puisque N°5 est encore aujourd'hui le parfum le plus célèbre et le plus vendu du monde.
Véritable icône du XXème siècle, N°5 entre au musée d'Art Moderne de New York en 1959 et inspire Andy Warhol qui lui consacre une sérigraphie en 1985. Pionnière, la fondatrice de Chanel imagine une toute nouvelle forme de communication dans l'univers de la parfumerie et pose même dans les pages du Harper's Bazaar en 1937 pour mettre en avant son essence.
Star d'une publicité TV lors de la finale du Super Bowl, favoris de Marilyn Monroe qui déclare ne porter que lui pour dormir, décor d'un défilé Chanel, élément central d'une exposition en 2013, premier rôle de spots réalisés par Baz Luhrmann, Jean-Pierre Jeunet, Luc Besson et Ridley Scott et incarnés par des mythes de beauté comme Catherine Deneuve, Carole Bouquet, Nicole Kidman ou Gisele Bündchen... le N°5 ne se refuse rien. Pas même de se faire promouvoir par un homme, Brad Pitt, une grande première pour une fragrance féminine.
Découvrez le N°5 sous toutes les coutures dans notre diapo et dans le chapitre 1 de la saga Inside Chanel ci-dessous.