Elodie Gossuin : "j'ai vécu le premier confinement comme une chance d'être avec mes enfants"

Mère de quatre enfants, animatrice sur RFM et 6ter, ambassadrice de l'Unicef... La Miss France 2001 se confie sur les confinements, l'école à la maison, la scolarité de ses quatre enfants, les sorties et projets de vacances en famille. Rencontre avec une maman à la fois ouverte et attentive, bien dans sa tête et dans ses baskets !

Elodie Gossuin : "j'ai vécu le premier confinement comme une chance d'être avec mes enfants"
© Jacques BENAROCH/SIPA

Cela fait bientôt 20 ans qu'Elodie Gossuin a été élue Miss France puis Miss Europe et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'a pas pris une ride ! Investie auprès d'associations qui lui tiennent à cœur comme l'Unicef, animatrice sur RFM tous les matins et une fois par semaine sur 6 ter, cette maman de quatre enfants multiplie les casquettes, grâce notamment à "un super-héro de papa" qui l'aide à s'occuper de ses jumeaux Jules et Rose (13 ans), et Joséphine et Léonard (7 ans). Nous avons rencontrée celle qui est aussi ambassadrice de Volvo Car France en 2021. Naturelle et accessible, elle nous a parlé avec sincérité des deux confinements et de sa vie avec son clan !

JDF : Comment avez-vous vécu le premier confinement avec vos enfants ? 

Elodie Gossuin : Avec le recul, je le considère comme une réelle chance de me remettre en question. J'ai revu mes priorités et j'ai pris conscience de ma chance d'être avec mes enfants à longueur de journée tout en poursuivant mon activité professionnelle en parallèle.
Les journées étaient certes intenses, mais j'avais le luxe de me réveiller avec mes enfants alors que je n'ai pas la possibilité de le faire en temps normal en raison de la matinale radio de RFM. Pouvoir concilier les deux a été un luxe incommensurable. 

Comment vous organisez-vous lors de ce nouveau confinement avec la fermeture des écoles ? 

Forcément différemment. De façon pragmatique, l'école à distance n'a duré qu'une semaine avant les vacances pour les petits et aura lieu une semaine après pour les grands. C'est donc beaucoup plus limité en termes de charge pour les parents en ce qui concerne l'école à la maison. D'autre part, cette année, je travaille sur site à la radio contrairement à l'année dernière. Je ne peux pas faire école à la maison les jours où je vais à la radio, mais il y a moins de pression et pas ce sentiment d'urgence.

Comment gérez-vous le travail de Jules et Rose, en 4e, et de Léonard et Joséphine en CE1 ?

Nous sommes très complémentaires avec mon mari. Ce matin c'est lui qui est resté à leurs côtés pour les accompagner. Souvent on me dit que c'est complexe de gérer quatre enfants. C'est vrai que l'année dernière était compliquée avec les petits qui étaient en CP, une année charnière où ils doivent apprendre à lire, compter et écrire. Cette année, mes grands ont gagné en autonomie et ils ont plus de facilité pour gérer la charge de travail. En CE1 il faut être présent. Cependant, j'ai 4 enfants mais deux fois des jumeaux donc ils ont le même niveau et sont dans les mêmes classes. Ils ont donc le même programme. En plus, les deux grands s'entraident. C'est donc moins compliqué que pour un parent qui a 3 ou 4 enfants de niveaux différents.

Comment ont réagi vos enfants quand ils ont appris qu'ils allaient faire l'école à la maison ?

Ils étaient super contents. Ils se sont dits : "on va faire les visio dans le lit en pyjama !". C'est une autre forme de liberté. C'est l'opportunité de les rendre encore plus autonomes dans la gestion de la charge de travail. Le fait de vivre à la campagne permet d'apprécier de rester à la maison. D'autre part, ils ne sont pas enfants uniques et ne se sentent pas seuls.

Est-ce vous qui avez fait la demande que vos jumeaux soient dans la même classe ?

Non. A l'école primaire, il n'y a pas le choix car il n'y a qu'une classe par niveau comme nous sommes dans un petit village. Lorsque les grands sont entrés au collège, je me suis dit que ce serait bien que chacun choisisse des options différentes et s'épanouisse de façon plus individuelle avec un cercle d'amis différent. En fait, ils se retrouvaient en permanence et étaient foncièrement malheureux donc dès la 5ème, ils ont été mis dans la même classe à leur demande. Je ne veux pas imposer quoi que ce soit. Je constate pour les petits comme pour les grands qu'ils ont les mêmes amis et les mêmes centres d'intérêt. Ils ont une relation exclusive. Certains moments sont plus difficiles mais ils ont besoin l'un de l'autre dans le conflit ou l'amitié.

Comment se passent l'entrée dans l'adolescence de Jules et Rose ?

L'adolescence commence, mais je vis au jour le jour. Il n'y a pas de changement radical mais une évolution. C'est moi qui m'adapte à eux et à nos relations qui changent. Je suis très fière car nous grandissons ensemble. Les sujets de discussion changent. Nous pouvons parler de façon plus crue et de tous les sujets. On peut se confier davantage et une relation de confiance s'instaure. Ce sont des petits adultes qui comprennent davantage le monde. Certes l'adolescence n'est pas un long fleuve tranquille. Ils affirment davantage leur caractère, mais comme nous le faisions à leur âge !

Comment gérez-vous les écrans ?

On ne peut pas priver les enfants d'écrans car il est indispensable de savoir les manipuler et d'être formés. Ils ont de plus en plus de devoirs à gérer au niveau informatique ou de cours en visio. Le souci, c'est que les écrans sont chronophages et qu'ils ne les utilisent pas que pour l'apprentissage. Je limite en termes de temps, mais il est vrai que les relations sociales se font aussi beaucoup par ce biais. Tous leurs copains jouent en ligne ou ont des comptes sur les réseaux sociaux. C'est ce qui fait le lien social de leur génération. Il faut donc limiter et contrôler les réseaux sociaux même si c'est source de tensions et de conflits à la maison. Les écrans permettent aussi d'apprendre plein de choses aux petits. Pour résumer, il ne faut pas utiliser les écrans que pour Fortnite ou Snapchat avec des filtres (rires).

"Nous sommes toujours à 6 et la nature nous ressource"

Parlez-vous du cyber-harcèlement avec vos ainés ?

Ils sont au courant de ce qui est arrivé à certains élèves et de certains faits divers et de la dangerosité de publier des photos. Ils connaissent le harcèlement et les rumeurs colportées dans les établissements. Ils savent que certaines personnes sont harcelées et qu'il y a des mauvaises rencontres possibles et des faux profils. Nous avons déjà évoqué ce sujet à la maison avec des cas particuliers pour montrer que cela peut détruire.

Partez-vous en vacances cet été ? 

Je déteste prévoir les choses en amont car je trouve qu'elles perdent de leur saveur quand elles sont trop planifiées. J'ai besoin d'être surprise dans la vie de tous les jours même si ce n'est pas simple avec quatre enfants. En général, l'été, nous sommes en famille dans les Landes. Nous nous y retrouvons avec mes parents, mon frère et ma sœur.

En temps normal, quelles sorties faites-vous avec vos enfants ?

Généralement, nous sommes tous les 6 car nous avons besoin de nous retrouver. Nous habitons à l'orée d'une forêt et nous sommes beaucoup en extérieur. Nous jardinons et nous faisons des balades en forêt. C'est ce qui nous ressource et nous sommes en permanence surpris. Je découvre des endroits à côté de chez moi que je ne connaissais pas. 

Quels sont vos projets en 2021 ?

J'anime toujours la matinale de RFM (avec Albert Spano) et tous les jeudis soir, en prime à 21h sur 6ter, un magazine sur la famille avec des bons plans, des découvertes d'endroits en France, de immersions au sein d'une famille nombreuse. Des familles nous font découvrir leur vie ou leurs vacances. Je suis aussi toujours ambassadrice de l'UNICEF. Nous avons fait des missions au Sénégal et en Mauritanie. Actuellement, les besoins sont encore plus exacerbés. Plusieurs campagnes sont en cours notamment sur la vaccination et la scolarisation des jeunes filles et contre l'excision. 

Est-ce que vos ainés savent déjà ce qu'ils veulent faire plus tard ?

Pas du tout ! Ils ont plein de centres d'intérêt mais tout évolue en fonction aussi des opportunités. Je trouve dommage qu'on catalogue les enfants en fonction de leurs notes. Ainsi, j'adorais le français, mais j'avais des bonnes notes en maths, en physique et en biologie. Il fallait donc obligatoirement que je fasse un bac S et que je tente médecine alors que cela ne me correspondait pas. C'est important d'être orienté non pas en fonction de ses résultats mais en fonction de ce qu'on aime. Ma grande fille est très généreuse, elle adore s'occuper des enfants et a le sens des responsabilités. Naturellement je me dis qu'elle pourrait avoir envie de travailler dans une crèche ou d'être infirmière plus tard. Mon fils est un comédien né et cela ne m'étonnerait pas qu'il soit sur scène un jour. Ce sont leurs passions actuellement, mais elles peuvent évoluer. Il faut laisser les portes ouvertes et surtout que les enfants se sentent bien !