Soutien scolaire : la Cour des comptes fait la leçon aux profs

Pour mieux faire face aux difficultés des élèves au collège et au lycée, le temps de travail des enseignants doit être remis en question. C’est en tout cas ce qui ressort du rapport de la Cour des comptes.

Soutien scolaire : la Cour des comptes fait la leçon aux profs
© L_Coka

Revoir la définition du temps de travail des professeurs du secondaire est aujourd’hui nécessaire, selon un rapport de la Cour des comptes. Cela permettrait en effet de rendre effectif le suivi individualisé des élèves prôné dans la loi pour les aider à mieux réussir. Ce suivi individualisé ne fait actuellement pas partie des obligations de service des enseignants. Ce rapport déplore ainsi que la France "semble ne pas avoir tranché entre deux modèles : celui de la remédiation pour les seuls élèves en difficulté, par le biais de dispositifs hors la classe" et "celui de l’accompagnement pour tous, d’inspiration beaucoup plus récente, pratiqué de manière systématique dans le temps d’enseignement commun". Les résultats des élèves français se dégradent selon les enquêtes internationales, alors même que l’Etat consacre deux milliards d’euros à une douzaine de dispositifs. Selon la Cour, une "absence de lisibilité", une "faiblesse du pilotage" et des "revirements incessants" conduisent "à supprimer un dispositif au bout de quelques années" pour le remplacer par un autre. Il considère ainsi qu’une continuité politique pour ces dispositifs est plus que nécessaire.

Le métier d’enseignant doit évoluer. Les "obstacles importants au déploiement des dispositifs de suivi individualisé des élèves dans de bonnes conditions" sont aujourd’hui, la logique hebdomadaire des emplois du temps, "la tradition disciplinaire dans le second degré et la faiblesse du travail en équipe". Ainsi, la Cour des comptes estime que "la conception classique du métier d’enseignant doit évoluer pour englober la démarche d’accompagnement individualisé des élèves." Pour ce faire, il est essentiel que les professeurs soient mieux formés au suivi individualisé des élèves et qu’ils aient les outils nécessaires pour détecter leurs besoins. Les directeurs d’école et les chefs d’établissement doivent par ailleurs pouvoir "moduler la répartition du temps de service des enseignants et des emplois du temps des élèves en fonction des besoins des élèves, notamment en prévoyant la mise en place sur l’année scolaire de plages horaires variables de soutien et d’accompagnement".