Des séjours en maternités de plus en plus courts

Déjà développé dans plusieurs départements, le programme Prado de la Sécurité Sociale incite les mamans à raccourcir leur durée de séjour en maternité en échange d'un suivi par une sage-femme libérale.

Des séjours en maternités de plus en plus courts
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Une durée de séjour en maternité plus courte. © Monkey Business - Fotolia.com

Les mamans poussées à sortir plus tôt de la maternité ? Depuis 2010, le Ministère de la Santé expérimente le programme Prado dans plusieurs départements français. Ce Programme d'Accompagnement du Retour à DOmicile vise à écourter la durée de séjour en maternité en échange d'un suivi assuré par une sage-femme libérale. Il serait étendu à 26 départements d'ici 2012.

Actuellement la durée moyenne de ce séjour est estimée à 4,3 jours contre 3,1 pour le reste des pays de l'OCDE. Une durée qui n'a de cesse de se réduire depuis déjà de nombreuses années. Les conséquences ont été soulignées en 2006, par une étude de la DREES (Ministère de la Santé), qui montre que les femmes se disaient insatisfaites de 15 et 35% des informations et conseils médicaux prodigués afin d'assurer les soins de suites de couches.

Pourtant, la durée de séjour ne semble pas les déranger puisque 21 % la trouvent trop longue alors que seulement 7 % estiment leur sortie prématurée.

 

Prado pour toutes les mamans ?

Seules les femmes ayant accouché par voie basse d'un enfant à terme, se verront proposer cette solution, sur la base du volontariat. En seront exclues celles qui ont accouché par césarienne ou pour lesquelles l'accouchement a engendré des complications. Une conseillère de la Caisse Primaire d'Assurance-Maladie (CPAM) rendra visite à la nouvelle accouchée à la maternité pour lui proposer un suivi à domicile, et lui présenter une liste de sages-femmes libérales dans laquelle elle fera son choix. La conseillère organisera alors le premier rendez-vous.

Cette visite ne réjouit pas la Fédération des médecins de France (FMF), qui s'inquiète de l'arrivée des conseillères des CPAM dans les maternités. Elle fait valoir la vulnérabilité des mères après l'accouchement : "A J +2, les femmes et les enfants sont fragiles et on les éjecte des maternités", s'insurge Jean-Paul Hamon, le président de la FMF, cité par le journal Le Monde. Sans compter que les mamans devront aussi gérer le bébé et le retour à la vie quotidienne, plus tôt.

Les sages-femmes insatisfaites

Reste que ce programme demande la coopération des sages-femmes libérales, qui n'ont, semble-t-il, pas été consultées par le Ministère. Les différentes organisations s'inquiètent et ne sont pas sûres d'être suffisamment nombreuses pour répondre à la demande. D'autre part, elles souhaiteraient voir les patientes pendant la grossesse afin d'effectuer un suivi plus qualitatif.

Une affaire à suivre...