Le dépistage du diabète gestationnel est encore à améliorer

En 2012, le diabète gestationnel concernait 8% des grossesses en France, selon le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié par l'Institut de veille sanitaire (InVS). Si le taux de dépistage était élevé (76,1%), il apparaît toutefois que les pratiques de dépistage pourraient être améliorées chez les femmes présentant au moins l'un des trois facteurs de risque (âge supérieur ou égal à 35 ans, antécédents de diabète gestationnel, surpoids ou obésité). Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques se sont intéressés à 3 353 dyades mère-enfant. Ils ont notamment étudié les antécédents et les données médicales relatives à la grossesse, à l'accouchement et au nouveau-né. Parmi elles, 41,8% des femmes présentaient au moins un des trois facteurs de risque.

Des pratiques de dépistage à améliorer. Globalement, il ressort de cette étude que les femmes sont bien suivies et informées : plus de 76% des femmes enceintes ont effectué un test d'hyperglycémie provoquée par voie orale pendant leur grossesse. De plus, celles présentant un ou plusieurs facteurs de risque sont plus souvent dépistées que les autres. Toutefois, malgré ce taux de dépistage élevé, il y a tout de même 18,3% des femmes âgées de 35 ans ou plus, 15,3% des femmes en surpoids, 9,8% des femmes obèses et 2,8% des femmes ayant des antécédents de diabète gestationnel qui ont déclaré ne pas avoir été dépistées. Ainsi, "les pratiques de dépistage pourraient être améliorées chez les femmes" présentant un ou plusieurs facteurs de risque. 

Plus de consultations prénatales pour ces femmes. Les femmes ayant du diabète gestationnel sont correctement prises en charge puisque 86,5% d'entre elles ont eu recours à un endocrinologue ou à une diététicienne et 48,8% ont reçu des recommandations d'activité physique. Près de 82% avaient par ailleurs utilisé un lecteur glycémique et 26,9% étaient traitées par insuline. Il apparaît également que ces femmes ont bénéficié de davantage de consultations prénatales et étaient davantage hospitalisées. En ce qui concerne l'accouchement, il était "moins fréquemment spontané et plus souvent par césarienne chez les femmes avec diabète gestationnel que chez les autres", selon le BEH. 

Quels risques pour la maman et le bébé ? Le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie qui est diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse. Les principaux risques pour la femme enceinte sont une hypertension artérielle, une pré-éclampsie et/ou une césarienne au moment de l'accouchement. Précisions que les femmes en surpoids ou obèses, qui ont déjà davantage de risque d'accoucher par césarienne et de faire de l'hypertension, voient ces risques augmenter en cas de diabète gestationnel. En outre, la prise en charge du diabète ne s'arrête pas à l'accouchement. En post partum aussi, les mères doivent continuer à bien s'alimenter et à faire contrôler leur glycémie régulièrement.

Pour le bébé, il pèse généralement plus de 4 kg à la naissance et a davantage de risque d'être plus tard, en surpoids ou obèse. Néanmoins, lorsque le diabète est rapidement diagnostiqué et que la prise en charge est adaptée et bien suivie, le diabète a rarement d'effet sur le bébé. D'où l'importance de bien se faire suivre pendant la grossesse. La Fédération Française des Diabétiques estime que "de meilleures pratiques, des actions d'information ciblées devraient permettre d'identifier et prévenir précocement les risques de survenue d'un diabète ultérieur". Elle appelle également à "une prise en charge globale du diabète gestationnel fondée sur un suivi accru pendant la grossesse et un suivi adapté régulier après la grossesse".

Sur le forum : Mlle-44 se demande si elle fait du diabète gestationnel, aidez-la à y voir plus clair.