Malaise, doutes sur l'identité du père... Ces situations hilarantes vécues par une sage-femme en salle d'accouchement

Moments gênants, naissance express, crise de nerfs, hallucinations... La sage-femme Sylvie Coché nous livre ses anecdotes sur les accouchements les plus rocambolesques auxquels elle a assisté.

Malaise, doutes sur l'identité du père... Ces situations hilarantes vécues par une sage-femme en salle d'accouchement
© oksix-123RF

En salle d'accouchement, les sages-femmes sont en première ligne pour assister à la naissance d'un bébé, mais aussi à des situations souvent hilarantes. Sylvie Coché, sage-femme depuis plus de trente ans, a mis au monde des milliers de bébés. Dans son livre plein d'humour, "Poussez, Madame ! Confessions d'une sage-femme" (les éditions de l'Opportun), elle dévoile les drôles d'anecdotes, parfois émouvantes ou gênantes, qui se sont déroulées en salle de naissance. Comme cette fois où une femme a accouché sans vraiment s'en rendre compte, ou lorsque la future maman qui était sur le point de donner naissance à son bébé lui avoue avoir eu une aventure avec un autre homme que son mari. Top 10 des accouchements les plus étonnants vécus par une sage-femme en exercice. 

"Et s'il n'était pas le père de l'enfant ?"

Au cours de sa carrière, Sylvie Coché, sage-femme, a pris en charge une future maman hospitalisée pour une menace d'accouchement prématuré, mais aussi dans le cadre d'un soutien psychologique. La raison ? Avant de tomber enceinte, la femme avait eu un amant de couleur noire. Or, son mari (qui n'était pas au courant de son infidélité) et la future maman étaient blancs. Pendant sa grossesse, elle ignorait donc lequel des deux était le père et le moment de l'accouchement allait le révéler. "Elle imaginait déjà le drame si son bébé naissait métis !", nous confie l'experte. Mais heureusement, le bébé était le portrait craché de son mari...

Un père peut-il en cacher un autre ?

Sylvie Coché a une bonne mémoire visuelle. Un matin, elle reconnaît une patiente qu'elle avait elle-même accouchée. En faisant entrer le père dont elle se souvient également, elle commence à discuter avec le couple et à se souvenir de la naissance de leur premier enfant. Elle demande alors au papa s'il est plus détendu que la première fois, mais celui-ci se sent gêné. Sa femme lui explique alors qu'il s'agit du frère jumeau de son ex-mari !

"Je te maudis jusqu'à la 10ᵉ génération !"

Lorsque la péridurale ne peut être effectuée, les futures mamans paniquent parfois et la douleur des contractions peut leur faire dire des choses qu'elles ne pensent pas. Si certaines hurlent, d'autres insultent, comme le cas de cette jeune femme qui a déclaré sur la table de travail en regardant Sylvie Coché droit dans les yeux : "Je te maudis jusqu'à la dixième génération !" Après l'accouchement, la mère est revenue s'excuser. "Je ne sais plus très bien ce que je vous ai dit pendant l'accouchement, mais je m'excuse. Je sais que vous avez fait tout ce que vous avez pu pour m'aider", se remémore la spécialiste.

Un futur papa désorienté

Les personnes qui accompagnent les femmes enceintes en salle d'accouchement doivent impérativement porter des protections sur leurs vêtements et particulièrement sur les chaussures avant d'entrer dans la pièce. Un jeune papa, certainement stressé et désorienté le jour de la naissance de son enfant, est arrivé avec une blouse, et le visage "congestionné et suant, son front étrangement marqué et fripé", détaille la sage-femme. Lui qui avait mis la sur-chaussure jetable sur la tête lui expliqua "qu'il avait eu du mal à enfiler le chapeau"...

Convaincre une maman de changer le prénom de sa fille

Pour certains enfants, leur nom de famille est parfois difficile à porter. Sylvie Coché a dû convaincre une jeune maman d'origine turque, portant le nom de Ankull, de ne pas appeler sa fille Kim. Lors d'un accouchement, la sage-femme a également rencontré une femme portant le nom de son époux : Singe. "Le gynécologue lui avoue la trouver courageuse de porter un nom aussi difficile et lui demande si elle n'aurait pas préféré garder son nom de jeune fille", révèle-t-elle. La jeune maman lui répond alors "Non, mon nom de jeune fille, c'est Guenon !"

"Moi ! Tomber dans les pommes ? Je ne suis pas une femmelette."

Pendant l'accouchement, l'émotion est parfois trop intense pour les futurs papas. Il n'est pas rare d'en voir s'évanouir. L'un d'entre eux, quelque peu "macho" ne s'imaginait pas que cela lui arriverait pour la naissance de son enfant. "Moi ! Tomber dans les pommes ? J'en ai vu d'autres ! Je ne suis pas une femmelette !", a-t-il dit à la sage-femme tout en regardant la pose de la péridurale, et en lui promettant de lui offrir une bouteille de champagne si cela lui arrivait. Quelques minutes après, l'homme s'est évanoui et Sylvie Coché a pris soin de l'allonger et de lui placer les jambes en l'air. Le jeune papa a ensuite tenu parole en lui apportant, une heure après la naissance de son enfant, la bouteille de champagne. 

Peser son sein avant et après la tétée

Pour rassurer les jeunes mères qui allaitent leur bébé, il est conseillé de peser le bébé avant et après la tétée. Une fois, en entrant dans la pièce où se trouvait le pèse-bébé, Sylvie Coché surprend une femme de dos, dans une position étrange. "Elle était penchée en avant, le haut du corps tourné légèrement de côté, se dévissant le cou pour essayer de lire les chiffres indiqués par la balance", se souvient la sage-femme.

"Cette vision du bébé en train de téter me hante encore."

La sage-femme se souvient d'une jeune maman qui s'était endormie après un accouchement long et difficile, sans péridurale. Sa grand-mère était à ses côtés durant le travail, veillant sur le bébé et sa petite-fille. En sortant de la chambre, la sage-femme lui propose de l'appeler si besoin, mais un quart d'heure plus tard, lorsqu'elle retourne dans la pièce, elle aperçoit le bébé dans les bras de son arrière-grand-mère, "couché en travers des genoux de la vieille dame en train de téter un sein tout flétri et raplapla qui lui pend dans la bouche", raconte Sylvie Coche. "Cette vision du bébé en train de téter me hante encore", ajoute-t-elle.

"Un enfant qui n'est pas encore né m'a serré la main."

Les sages-femmes ont ce privilège d'être les premières en contact avec les nouveau-nés. Sylvie Coché se souvient d'un moment en particulier, lorsqu'elle a pu sentir son doigt être tété par une petite bouche lors d'un toucher vaginal d'une patiente. Ou de sentir des petits doigts attraper les siens et les serrer... "C'est émouvant de dire qu'un enfant qui n'est pas encore né vous serre déjà la main", rapporte la soignante.

Hallucinations en salle de naissance

Il y a plusieurs années, un produit anesthésique, utilisé avant de récupérer le placenta lorsque celui-ci ne se décollait pas, pouvait provoquer des hallucinations à la femme enceinte. Après avoir fait sortir le mari, la sage-femme était restée aux côtés de la jeune maman, jusqu'à son réveil. "Elle m'attrapa par le cou, me tira violemment contre elle et me tenant fermement, me cria : 'Pierre, mon amour, je t'aime, embrasse-moi !'", se rappelle la sage-femme qui avoue qu'en remplissant le dossier de sa patiente, elle s'est finalement aperçue que le mari ne s'appelait pas Pierre.

Merci à Sylvie Coché, sage-femme et autrice du livre "Poussez, Madame ! Confessions d'une sage-femme", Les éditions de l'Opportun.