Le don de gamètes élargi aux personnes sans enfant

Le don d’ovocytes et de spermatozoïdes est dorénavant ouvert aux personnes n’ayant jamais eu d’enfant. Les conditions d'application viennent d'être précisées par arrêté.

Le don de gamètes élargi aux personnes sans enfant
© Adam Gregor

C’est désormais officiel. Les personnes qui n’ont pas encore eu d’enfant pourront faire don de leurs gamètes (ovocytes et spermatozoïdes), selon un communiqué de la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Cette ouverture avait été rendue possible juridiquement par la loi de bioéthique de 2011. Les conditions d’application sont déterminées par un arrêté qui vient d'être publié au Journal officiel. L'objectif est d’augmenter le nombre de donneurs alors que les couples infertiles sont confrontés à une véritable pénurie d’ovocytes et de spermatozoïdes.

Aider les couples à devenir parents. Cet arrêté autorise dorénavant toute femme de 18 à 37 ans et tout homme de 18 à 45 ans en bonne santé à donner ses gamètes, alors que le don était réservé jusque-là à des adultes ayant déjà eu des enfants. Marisol Touraine affirme que "cette avancée aidera de nombreux couples à devenir parents. Elle respecte l’esprit du don, qui est d’agir par solidarité et générosité". Car le don reste anonyme, gratuit et librement consenti. Chaque candidat au don devra ainsi rencontrer un psychologue "pour vérifier qu’il ne fait l’objet d’aucune pression et s’assurer du caractère altruiste de sa démarche".

Conserver ses gamètes pour plus tard. Par ailleurs, "un donneur qui n’a pas eu d’enfant aura la possibilité de bénéficier ultérieurement d’une partie des gamètes donnés, seulement s’il devient infertile". Précisons que donner ses ovocytes, alors qu’on n’a pas eu d’enfant, n’altère pas sa propre fertilité. 

3 000 couples infertiles en attente. Les dons de gamètes sont insuffisants en France. Selon Marisol Touraine, 1 200 donneurs seraient nécessaires cette année : 900 femmes, 300 hommes. Mais pour l'heure, "nous n’avons que 450 dons d’ovocytes et 260 de spermatozoïdes" avait-elle précisé en octobre dernier. En France, ce sont 3 000 couples infertiles qui attendent de recevoir des spermatozoïdes et des ovocytes. Avec un délai d’attente estimé aujourd’hui entre un et quatre ans, certains couples préfèrent se tourner vers l’étranger.