VIH, hépatite B, toxoplasmose... Les femmes enceintes sont-elles correctement dépistées ?

D’après l’InVS, les dépistages obligatoires des maladies infectieuses sont correctement effectués par plus de 90% des femmes enceintes. Mais plusieurs points sont toutefois à améliorer. Le point.

VIH, hépatite B, toxoplasmose... Les femmes enceintes sont-elles correctement dépistées ?
© Astroid

Le dernier numéro du Bulletin épidémiologique (BEH) de l’Institut de veille sanitaire (InVS) s’intéresse au dépistage prénatal des maladies infectieuses telles que la rubéole, la toxoplasmose, la syphilis, l’hépatite B ainsi que les infections à VIH et à cytomégalovirus (CMV), en France. Les dépistages prénataux concernent plusieurs infections pouvant avoir un retentissement materno-fœtal. Ils peuvent être soit obligatoires (hépatite B, syphilis, toxoplasmose, rubéole), soit obligatoirement proposés (VIH), soit non recommandés c’est-à-dire réalisés sans faire l’objet de recommandations spécifiques (cytomégalovirus).

Un suivi insuffisant pendant la grossesse. Dans ce Bulletin, une étude réalisée auprès de 18 000 femmes montre que plus de 90% des femmes subissent des dépistages obligatoires de ces maladies en cours de grossesse. Toutefois, l’InVS estime que les dépistages prénataux obligatoires de l’hépatite B et de la syphilis, bien que souvent réalisés, ne le sont pas encore suffisamment : ainsi, environ 3 % des femmes n’étaient ainsi pas dépistées pour la syphilis au 1ertrimestre de grossesse. "L’absence de dépistage était plus fréquente lorsque les femmes avaient été suivies essentiellement par un professionnel de santé autre qu’une sage femme et lorsque le nombre de visites prénatales avait été faible, suggérant un suivi insuffisant de la grossesse", indiquent les auteurs de l'étude. 

Manque d'information sur le dépistage du VIH. Quant à l’hépatite B, il est rappelé que la vaccination anti-hépatite B ne dispense pas d’un dépistage de cette infection. En ce qui concerne le dépistage du VIH, ce sont 10 à 11% de femmes qui n’ont pas été dépistées au cours de leurs grossesses. Les femmes ne seraient par ailleurs pas suffisamment informées quant au dépistage du VIH. Les chercheurs remarquent également que le dépistage du CMV est assez fréquent (25% des femmes) alors que sa pratique n’est pas recommandée.

Vers une réévaluation de la toxoplasmose ? Une autre étude publiée dans le BEH porte sur la toxoplasmose chez les femmes enceintes. Transmise par de l’eau ou des aliments contaminés, la toxoplasmose peut être à l’origine de complications fœtales parfois sévères. Cette infection a diminué entre 1995 et 2010. L’InVS affirme ainsi qu’une "réévaluation de la stratégie de dépistage actuelle de la toxoplasmose pendant la grossesse devrait être envisagée".