Recherche liberté et respect désespérément

En France, l'école n'est pas obligatoire. L'instruction en famille - l'école à la maison - est légale. Alors pourquoi certains, parmi des politiques et des membres du personnel des inspections académiques, au mépris de la loi, s'évertuent à empoisonner la vie des familles qui ont choisi ce mode d'instruction ?

Le piège de la suspicion

Avant 1998, les inspecteurs d'académie pouvaient, à trois reprises au long de la scolarité, vérifier l'instruction donnée aux enfants ne fréquentant pas un établissement scolaire. Depuis cette date, à cause de préjugés et de suspicion sans fondement, un contrôle pédagogique annuel et un contrôle social tous les deux ans ont été institués. La raison de ce durcissement a été le soupçon de dérive sectaire. Or chaque année, les rapports de la MIVILUDES - Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires -  confirment l'inexistence de dérive sectaire parmi les familles non-scolarisées.
 
Alors, à quand l'abrogation d'un texte aussi inutile que discriminatoire ?

Des dérives liberticides

Ces deux types de contrôles - pédagogique et social - sont clairement encadrés par la loi. Ainsi, le contrôle pédagogique ne doit pas donner lieu à des tests scolaires car les enfants non sco ne sont pas tenus de suivre les programmes. Ils doivent simplement, comme les enfants scolarisés, maîtriser le socle commun de connaissances et de compétences à 16 ans. Chaque parent ayant le droit de choisir le mode d'instruction de son enfant, tout ceci est parfaitement légal.
 
Mais dans la réalité des faits, bien trop souvent, le personnel académique outrepasse ses droits et les contrôles donnent lieu à des signalements infondés au procureur, à des procès voire à ce que des enfants soient retirés de leur famille.

Sylvie, Martine, Dali et les autres

Ces cas extrêmes ont été vécus par Sylvie et Martine. La famille de Sylvie vient, au terme d'un épuisant bras de fer contre l'éducation nationale, d'être relaxée par le tribunal de Bourg-en-Bresse. Dans celle de Martine, parents et enfants sont séparés. Celle de Dali se prépare à un contrôle pédagogique musclé, à l'image de ceux des années précédentes. Leur crime : instruire légalement leurs enfants en famille.
 
Derrière ces trois exemples, des dizaines et des dizaines d'autres, du stress, de l'énergie inutilement dépensée, des inspecteurs obtus, des libertés bafouées et des expatriations toujours plus nombreuses. Mais heureusement, il existe une forte entraide des familles entre elles.

L'apprentissage des inspecteurs d'académie

Certains contrôles académiques se passent correctement, dans le respect de chacun. Toutes les parties font un effort d'ouverture vers l'autre et de bienveillance. Mais trop souvent, ce n'est pas le cas. La plupart des familles pratique les apprentissages informels, ce que les inspecteurs ne connaissent pas, alors que la réglementation européenne, qui a imposé le socle commun, recommande de les privilégier.

Il serait sans doute souhaitable, comme cela s'est fait dans d'autres pays, que les familles et l'éducation nationale travaillent de concert, que chacun apporte son savoir-faire à l'autre, au lieu de faire étalage de son mépris.
 

Les allusions cinématographiques du titre et des sous-titres de cette chronique ne doivent pas faire illusion. Les familles non sco ne font pas leur cinéma. Elles ressentent simplement un très profond écœurement. Du moins pour celles qui résident encore en France.. Car chaque année, de plus en plus d'entre elles quittent le pays des Droits de l'Homme pour des cieux plus libres. Il est vrai qu'ailleurs, du MIT (USA) aux plus grandes universités étrangères, les élèves non sco sont accueillis à bras ouverts.
 

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