L'hypersexualisation, le jugement appartient aux parents

L’hypersexualisation des petites filles est devenu un terme usuel. Les images des "lolitas" et des "bimbos", le numéro de Vogue illustré de petites filles dans des tenues de femmes érotiques et des postures soumises, nous dérangent profondément.

Mais qu’est-ce que l’hypersexualisation ?
Les spécialistes ne s’accordent pas sur la définition. Les experts québécois, précurseurs dans l’analyse de ce phénomène, le définissent comme "des attitudes, des comportements, des tenues à caractère sexuel qui envoient un signal de disponibilité sexuelle jugée trop précoce". "Signes sexuels" et "précocité" sont globalement les deux critères de l’hypersexualisation.

Il est fondamental de réaliser :

  • d’une part que l’hypersexualisation ne correspond pas à une hyper activité sexuelle ; nous ne parlons que de « signaux de disponibilité sexuelle » ; tous les spécialistes rencontrés pendant ma mission confirment que les Lolitas ne sont généralement pas plus actives sexuellement que les autres jeunes filles lorsqu’elles deviennent pubères ; 
  • d’autre part, l’hypersexualisation renvoie à un jugement de la société sur une précocité exagérée ; elle renvoie à une norme sociale qui évolue fortement dans le temps – souvenez-vous du scandale des années soixante créé par l’apparition des jupes courtes – selon les catégories sociales et les lieux. L’hypersexualisation nous saute aux yeux et nous heurte lorsqu’il s’agit de petites filles. Elle est plus difficile à cerner lorsqu’il s’agit d’adolescents ou d’"adonaissants" - terme emprunté à François de Singly.

Aussi, est-il impossible de légiférer pour définir une norme universelle et atemporelle de ce qui est acceptable. Nous serions accusés de puritanisme et de volonté de contrôle social.

Pour autant, il nous appartient de fixer les bornes à un phénomène qui participe à la mise en danger des enfants et plus encore à la régression du principe d’égalité entre les sexes. Il nous appartient d’informer, d’éduquer et de réguler. Mais les seuls juges de ce qui est acceptable, de ce qui est convenable pour leur enfant ou de ce qui est "hypersexualisé" restent les parents. Ce principe est au cœur du rapport remis au Premier ministre britannique sur le sujet de l’hypersexualisation, il est également mon postulat de base.

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