Plan Pauvreté : quelles mesures pour les enfants ?

Places en crèches, formations jusqu'à 18 ans, petits-déjeuners offerts dans les écoles REP, prise en charge des enfants placés jusqu'à 21 ans... Découvrez les mesures phares proposées par le président de la République dans son Plan Pauvreté.

Plan Pauvreté : quelles mesures pour les enfants ?
© dolgachov-123rf

Selon les derniers chiffres de l'Insee, la France compte 8,8 millions de pauvres, dont 35% de familles monoparentales et un tiers de mineurs. Pour permettre aux jeunes de s'en sortir et leur offrir un avenir plus ambitieux, Emmanuel Macron présente son Plan Pauvreté, ce jeudi 13 septembre 2018 au Musée de l'Homme, à Paris. Son objectif : enrayer ces "inégalités de destin" en misant sur la prévention et l'accompagnement. On fait le point sur les mesures phares qui devraient être mises en place dans les quatre prochaines années à venir, dès la petite enfance.

Des places en crèches supplémentaires. La qualité de l'accueil de la petite enfance devrait être améliorée, notamment avec la création de 30 000 places en crèches ainsi que 1 000 places en relais d'assistantes maternelles. Par ailleurs, pour permettre aux parents solos de trouver un emploi, l'accès à un mode de garde sera simplifié avec la création de 300 crèches "à vocation professionnelle" d'ici 2020. En outre, 600 000 professionnels de la petite enfance pourront suivre des formations continues, et l'apprentissage de la langue française sera privilégié chez les tout-petits. 

Des petits déjeuners offerts à l'école. Dans les zones d'éducation prioritaire (REP), 15% des écoliers arrivent en classe le ventre vide. Pour permettre à chacun de bien manger le matin, des petits déjeuners seront distribués aux élèves les plus défavorisés. Et à la cantine ? Des prix modulés selon les revenus des parents avec un plafond minimal à partir d'un euro le repas et des tarifs sociaux généralisés (en ville ou à la campagne) seront mis en place pour les enfants les plus démunis.

Un meilleur accompagnement des jeunes majeurs. "Un SDF sur quatre est un ancien enfant placé", rappelait dans une précédente interview Lyès Louffok, l'auteur du livre "Dans l'enfer des foyers". En effet, la majorité des enfants pris en charge par l'aide sociale à l'enfance (ASE) sont livrés à eux-mêmes à leur 18ème anniversaire, sans formation ni revenu. Si le CESE recommandait un accompagnement jusqu'à l'âge de 25 ans, le plan pauvreté prévoit de les soutenir financièrement jusqu'à 21 ans. Ces jeunes se verront proposer un logement, un emploi ou encore une formation afin d'éviter les "sorties sèches" dès 18 ans. Par ailleurs, la Garantie jeunes, qui permet aux 16-25 ans de bénéficier d'un soutien et d'une allocation de 480 euros mensuel sur un an, sera octroyée à un plus grand nombre de jeunes.

Des formations obligatoires jusqu'à 18 ans. En plus de l'école obligatoire dès l'âge de 3 ans, les jeunes auront désormais le devoir de se former jusqu'à leur majorité, afin de réduire le nombre d'élèves sans diplôme.

RSA, soins et aides sociales... Les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) âgés de plus de 25 ans devraient être mieux accompagnés dans leur recherche d'emploi. Des dispositifs de réinsertion vont être mis en place durant la quinquennat. Quant à l'accès aux soins, il sera également simplifié avec une "prestation unique" comprenant à la fois la couverture maladie universelle et l'aide au paiement d'une complémentaire santé. Enfin, certaines aides sociales seront automatisées avec une meilleure communication entre les centres sociaux et les associations afin d'éviter les "non-recours" et permettre aux personnes éligibles de bénéficier de leurs droits.