Education sexuelle à l'école : Emmanuel Macron s'engage

Revoir profondément l'éducation sexuelle à l'école, éduquer les enfants contre le sexisme ou encore réguler l'accès à la pornographie sur internet sont des priorités pour Emmanuel Macron, qui s'est exprimé lors d'un discours à l'Elysée.

Education sexuelle à l'école : Emmanuel Macron s'engage
© Ludovic Marin/AP/SIPA

Quelques heures distillées sur l'ensemble de l'année scolaire, voire complètement inexistantes, voilà comment l'éducation sexuelle est dispensée aux élèves français. "Pourtant obligatoire depuis 2001, la mise en place de cette formation est très lacunaire et quand elle est présente, elle reste orientée vers l'information à caractère sanitaire (lutte contre le VIH, contraception…)", déplorait le défenseur des droits Jacques Toubon dans une interview du 19 novembre sur le site de La Croix, avant d'ajouter "qu'un quart des établissements avouent même ne pas proposer du tout d'éducation sexuelle". Et celui-ci d'appeler le gouvernement à proposer de manière urgente "une éducation de base qui présenterait tous les aspects psychologiques, sociaux affectifs et reproductifs", dans laquelle les parents pourraient être impliqués. Cet actuel manque d'informations qui peut conduire à des préjugés, des stéréotypes de sexe, d'orientations sexuelles, mais aussi des violences sexuelles et des comportements sexistes dès le plus jeune âge, Emmanuel Macron souhaite le combler, ainsi qu'il a pu l'expliquer lors d'un discours sur l'égalité entre les hommes et les femmes, à l'Elysée, le 25 novembre. Parmi ses objectifs : renforcer la formation des professionnels de l'éducation, et ce dès la crèche avec "la mise en place d'un module d'enseignement qui sera consacré à la prévention et à la lutte contre le sexisme, le harcèlement et les violences". Ce module devrait être appliqué dès 2018 dans toutes les écoles du service public. En parallèle, le chef d'État espère également déployer "un grand plan de formation initiale et continue dans le secteur public, avec une attention particulière portée sur la formation des cadres".

Un contrôle indispensable. Emmanuel Macron désire également élargir "les pouvoirs du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) en 2018", afin de mieux réguler les vidéos sur internet, particulièrement celles pornographiques (qui sont actuellement accessibles aux enfants), et le contenu des jeux vidéo "qui peuvent fragiliser ou conduire à la violence contre les femmes", déplore-t-il, avant d'annoncer la mise en place de "modifications législatives" pour "poursuivre efficacement ceux qui agissent sur internet pour harceler", comme c'est régulièrement le cas sur les réseaux sociaux, YouTube ou Dailymotion.

Qu'en est-il de l'âge minimum sur le consentement ? Alors que la France envisage de fixer un âge légal en dessous duquel un enfant ne serait considéré comme consentant dans le cadre d'une relation sexuelle avec un majeur, Emmanuel Macron serait d'avis d'"aligner l'âge de consentement sur celui de la majorité sexuelle, à 15 ans, par souci de cohérence et de protection des mineurs". Un avis différent de la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, qui avait confié qu'il aurait de grandes chances de se situer "entre 13 et 15 ans". Donc, "il y aura un débat à l'Assemblée", promet le président de la République : "la question devrait être débattue en 2018 dans le cadre d'un projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes".