Les actions d'éducation à la sexualité sont peu suivies

Le Défenseur des droits Jacques Toubon fait le bilan du suivi des recommandations de l'ONU en matière de droits de l'enfant. Il constate des inégalités dans l'accès aux soins, et un déséquilibre entre les textes législatifs et les faits.

Les actions d'éducation à la sexualité sont peu suivies
© 123rf-Andres Rodriguez

A l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant, le Défenseur des droits, Jacques Toubon et la Défenseure des enfants, Geneviève Avenard, dressent un bilan des droits de l'enfant dans le monde. Le rapport, intitulé "Droits de l'enfant en 2017 : Au miroir de la Convention internationale des droits de l'enfant", se penche sur les thématiques du droit à la santé et de l'éducation à la sexualité. Malgré le lancement de certaines campagnes de communication ou d'évolutions positives du cadre juridique, Jacques Toubon note "un déséquilibre entre les droits énoncés par les textes législatifs et réglementaires et les droits effectivement réalisés pour les enfants". 

Lutter contre le sexisme dès le plus jeune âge. Si les actions d'éducation à la sexualité sont obligatoires dans les écoles selon la loi de 2001, elles sont pourtant très peu suivies. Selon une enquête menée par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) auprès de 3000 collèges et lycées, un quart des établissements scolaires n'avaient rien mis en place en 2014-2015. Parmi les écoles qui ont mené des actions en ce sens, "64 % n'ont pas articulé cette éducation à la sexualité avec les actions de promotion de l'égalité entre les filles et les garçons", précise Jacques Toubon. Pour lutter contre les préjugés et stéréotypes de sexe, d'identité, de genre et d'orientation sexuelle, le rapport préconise de s'appuyer davantage sur les enfants et les adolescents, d'associer les parents, de mieux former les professionnels et d'améliorer les compétences des intervenants. En ce qui concerne le projet de loi sur l'âge minimal du consentement sexuel, le Défenseur des droits reste prudent et recommande une étude pour évaluer "les impacts sur l'ensemble des droits de l'enfant".

Des inégalités pour les enfants vulnérables. L'accès aux services de santé reste inégal, particulièrement en Guyane et à Mayotte, mais aussi sur le territoire, "à l'égard des enfants étrangers, Rom et mineurs non accompagnés (MNA), vivant dans des bidonvilles ou dans la rue", précise le rapport. Le Défenseur des droits s'inquiète en effet des récentes annonces du gouvernement sur l'accueil et la prise en charge des mineurs qui arrivent sans famille en France. L'accueil d'urgence et l'évaluation de leur âge pourrait être transmis à l'Etat, alors qu'actuellement, il relève des départements chargés de la protection de l'enfance. Quant aux familles faisant l'objet de procédures d'expulsion, elles ne sont pas toujours relogées et les conséquences sont graves sur la santé des enfants ainsi que sur leur scolarisation. Jacques Toubon estime également que le recours à l'hébergement à l'hôtel pour les familles en situation de précarité n'est pas une solution adaptée pour les enfants. Selon lui, le plan du gouvernement visant à réduire ces nuitées n'est pas assez développé.

Le 20 novembre, les enfants prennent le pouvoir. La nouvelle campagne de l'ONU met en scène des enfants prenant la parole dans les domaines de la culture, du sport, de la politique. Capables d'interpeller les pouvoirs publics, d'entraîner des sportifs, d'être à la tête d'une cuisine gastronomique ou d'un orchestre symphonique mondialement réputé, les voici en train de prendre les commandes, à travers une vidéo qui change des campagnes ordinaires :