Que prévoit le 4ème plan autisme ?

Meilleur diagnostic des enfants, accompagnement des élèves, prise en charge... Quels sont les objectifs et les améliorations du 4ème plan autisme, lancé ce jeudi à l'Elysée, en présence d'Emmanuel Macron et d'une cinquantaine d'associations ?

Que prévoit le 4ème plan autisme ?
© Sergey Novikov - 123rf

Près de 650 000 personnes seraient concernées par l'autisme en France et 8000 enfants autistes naissent chaque année, selon les associations. Mais l'hexagone est encore à la traîne en matière de diagnostic et d'accompagnement, à tel point que de nombreux parents doivent encore se rendre dans d'autres pays, comme la Belgique, pour scolariser leurs enfants. Emmanuel Macron, qui avait promis de faire du handicap l'une des priorités de son quinquennat, a accueilli ce jeudi à l'Elysée, une cinquantaine d'associations et de familles pour lancer la concertation préalable autour du 4ème plan autisme. "L'autisme est une question majeure qu'il nous faut mieux comprendre, mieux diagnostiquer, mieux accompagner", a déclaré Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat en charge du handicap. 

 

Un diagnostic systématique et précoce. L'association Vaincre l'autisme réclame un diagnostic systématique dès le plus jeune âge, et recommande par ailleurs le développement de la recherche, ou encore la création d'un institut sur l'autisme. Jean-Michel Blanquer semble s'accorder sur la nécessité d'un dépistage précoce qu'il propose le plus tôt possible, dès la maternelle, grâce à un suivi médical des enfants au sein de l'école.

Mieux accompagner les élèves autistes. En 2017, 29 326 élèves ayant un trouble autistique sont scolarisés en France. "L'école de la République doit accueillir tous les enfants. Lorsque la situation ne le permet pas, une réponse doit aider les familles à trouver une organisation adaptée", a déclaré le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. Il prévoit notamment la mise en place de 112 unités d'enseignement en maternelle dès 2017, à destination des enfants autistes. Il assure également une amélioration de la formation des Accompagnants des Elèves en Situation de Handicap (AESH). La scolarisation des élèves autistes est en effet au cœur des préoccupations des parents et des associations. Luc Gateau, président de l'Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis, (Unapei) souhaite en effet que "tous les élèves autistes soient accompagnés dans leur école de quartier tout en prenant en compte leur spécificité", a-t-il déclaré sur France Info. Car seuls 20% des enfants autistes seront accueillis dans leur établissement scolaire à la rentrée 2017, faute d'accompagnement adapté.

Une meilleure prise en charge des adultes. Les adultes atteints de ce trouble neuro-développemental devraient également être mieux pris en charge. En revanche, alors que 1 500 places devait être construites dans des foyers spécialisés suite au troisième plan autisme, seules 267 places ont finalement été créées en février 2017.  La fédération Sésame autisme (FFSA) espère que ce 4ème plan autisme parviendra à combler ce retard considérable. "Sa mise en œuvre doit répondre aux besoins urgents et immédiats des milliers de personnes actuellement sans solution ou exilées de force à l'étranger", a déclaré la présidente Christine Meignen dans un communiqué. Elle réclame notamment "une vision d'avenir claire avec comme objectif de permettre à la personne avec TSA d'être un citoyen à part entière et que ses droits soient respectés (école, travail, logement, vie sociale, loisirs, vacances,...) à tous les âges de la vie".

5 axes prioritaires. Cette concertation devrait mener, fin 2017, à des mesures visant à mieux diagnostiquer et prendre en charge les personnes atteintes de troubles autistiques. Ce 4ème plan autisme permettra d'aborder différents axes de travail : la scolarisation, la formation professionnelle et l'enseignement supérieur ; l'insertion sociale et professionnelle, l'accès au logement ; la recherche, l'innovation et la formation universitaire ; l'accompagnement des familles ; et enfin, la qualité des interventions. Entre juillet et décembre 2017, de nombreuses réunions sont prévues dans toute la France au niveau national et territorial.