La croissance du cerveau permettrait de diagnostiquer l'autisme avant deux ans

Selon les chercheurs, les bébés dont le cerveau grossit plus rapidement que la moyenne au cours de la première année, auraient plus de risques que les autres d'être diagnostiqués autistes à l'âge de deux ans.

La croissance du cerveau permettrait de diagnostiquer l'autisme avant deux ans
© Jozef Polc

En France, un bébé sur 100 serait atteint de troubles autistiques, et 650 000 personnes, dont 250 000 enfants seraient concernés selon SOS Autisme. C'est entre 2 et 4 ans que l'autisme est généralement diagnostiqué, avec la survenue des premiers symptômes (troubles du comportement, du langage ou de la motricité). Des chercheurs de l'université de Washington et de l'université de Caroline du Nord dévoilent une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, qui ouvre la voie à un diagnostic plus précoce, dès la première année de vie.

Une fiabilité à 80% au sein d'une même fratrie. Les scientifiques ont examiné, par imagerie par résonance magnétique (IRM), le cerveau de 106 nouveau-nés, dont le grand frère ou la grande sœur était autiste, en comparant les résultats à un groupe témoin composé de 40 bébés sans antécédent familial. Ces scanners ont ainsi été effectués régulièrement entre 6 mois et 2 ans. Les auteurs de l'étude rappellent qu'au sein d'une même famille, les enfants dont l'aîné est diagnostiqué avec un trouble autistique, ont cinq fois plus de risques que les autres de le devenir à leur tour. 

Résultat : les enfants à hauts risques, ayant par la suite été diagnostiqués autistes, présentaient une croissance plus rapide au niveau de la surface du cortex, par rapport aux autres bébés. Entre un et deux ans, les chercheurs ont également constaté que le volume total de leur cerveau augmentait très rapidement. Les auteurs de l'étude ont alors pu détecter correctement 80 bébés qui ont par la suite été diagnostiqués comme étant autiste à l'âge de deux ans. "Détecter l'autisme avant qu'il apparaisse vraiment, avant la consolidation des symptômes et les troubles du cerveau et à un moment où celui-ci est le plus malléable, c'est ce qui nous donne la plus grande chance d'avoir un impact en intervenant très tôt", a déclaré Joseph Piven au Huffington Post américain.