Des parents se battent contre la crèche qui a exclu leur fille épileptique

La petite Rose avait été accueillie l'an dernier à la micro-crèche du Gard. Mais en raison de son épilepsie, l'établissement avait décidé de l'exclure. Ses parents ont porté plainte pour discrimination et le procès débute ce vendredi.

Des parents se battent contre la crèche qui a exclu leur fille épileptique
© Oksana Kuzmina

Emilie et Fabrice Augustin veulent faire reconnaître l'injustice dont a été victime leur fillette, exclue sans préavis d'une micro-crèche de Meyrannes (Gard), dans laquelle elle avait été accueillie l'an dernier. La raison de son renvoi ? L'épilepsie de la petite Rose, aujourd'hui âgée de deux ans et demi. Le couple avait alors porté plainte pour discrimination, et le procès s'ouvre ce vendredi devant le tribunal correctionnel d'Alès.

Le personnel est pourtant autorisé à lui administrer son traitement. En un an, la fillette n'a fait qu'une seule crise d'épilepsie à la crèche. D'ailleurs, dans son cas, un traitement d'urgence, le Buccolam, est prévu dans de telles situations. De plus, le personnel de la crèche est tout à fait en mesure de le lui administrer, sans pour autant avoir de compétence médicale. En effet, un protocole d'accueil individualisé (PAI) rédigé et signé conjointement par le médecin de la crèche, la direction et les parents, autorise les adultes présents à intervenir auprès de l'enfant. Mais en janvier 2016, une nouvelle directrice aurait refusé ce protocole et décidé de renvoyer Rose définitivement de l'établissement. 

Rose, privée de ses copains. La petite fille se retrouve alors, du jour au lendemain, privée de ses petits camarades, alors que les médecins avaient justement encouragé cette sociabilisation pour son développement. Elle passe ainsi sept mois à la maison avant d'être accueillie dans une nouvelle crèche, depuis le mois de septembre dernier. Mais elle serait toujours sans PAI. Ses parents sont soutenus pour la première fois par l'association Epilepsie France qui se constitue partie civile et demande jurisprudence pour discrimination. "On a beaucoup parlé d'autisme, des enfants porteurs de trisomie, mais on ne parle pas d'épilepsie. L'épilepsie fait peur. Le procès de Rose va permettre d'en parler", a déclaré Emilie.