Familles défavorisées : bientôt une allocation pour manger équilibré ?

Pour inciter les familles défavorisées à consommer des fruits et légumes, le ministère de la Santé vient de mettre à disposition d’une centaine de familles des bons d’achats. Cette expérimentation pourrait être généralisée.

Familles défavorisées : bientôt une allocation pour manger équilibré ?
© Oksana Kuzmina

Si l'on sait qu'il faut manger cinq fruits et légumes par jour, cela n'est pas toujours évident pour les familles à faible revenu. Ces produits sains sont en effet souvent hors de prix. Le ministère de la Santé vient ainsi de lancer le projet "Flam", Fruits et légumes à la maison, afin d'inciter les familles défavorisées à manger plus de fruits et légumes. "Dans les territoires les plus pauvres, l'alimentation est un enjeu de santé publique, car les fruits et légumes dont la consommation réduit le risque de maladies, coûtent cher", a expliqué au Parisien le médecin chargé de diriger le projet Flam, Camille de Brauer-Buscail.

Des bons d'achat et des ateliers de cuisine. C'est à Saint-Denis, en région parisienne, que se déroule l'expérimentation qui concerne une centaine de familles et qui doit durer un an. Sélectionnées par des associations, elles sont chacune composées d'au moins un enfant âgé entre trois et dix ans. Chaque mois, elles recevront ainsi des bons d'achat de 16 à 24 euros pour acheter des fruits et légumes. Valables aussi bien dans les supermarchés de Saint-Denis qu'au marché, ces bons peuvent être utilisés pour acheter des produits frais, surgelés, en conserve et même en compote. Le projet propose par ailleurs des ateliers de cuisine dans les maisons de quartier pour apprendre à cuisiner sainement.

Un projet qui pourrait être généralisé. Pour l'instant à l'état d'expérimentation, cette allocation pourrait bien être généralisée à d'autres communes. A l'issu de l'année d'essai, un bilan sera en effet réalisé à partir de questionnaires remplis par les familles concernant leur consommation de produits alimentaires au début, au bout de 6 mois et à la fin de l'étude. Le ministère de la Santé pourra ainsi "observer si le fait de lever le frein financier va réellement favoriser l'achat et la consommation au sein des familles", est-il expliqué sur le site de la ville de Saint-Denis.