L'ex-directeur de l'école de Villefontaine s'est suicidé

Incarcéré depuis mars 2015, l’ex-directeur de l’école de Villefontaine s’est suicidé dans sa cellule. Il était mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineurs.

L'ex-directeur de l'école de Villefontaine s'est suicidé
© Nadezhda Prokudina

L'ex-directeur d'école de Villefontaine (Isère), soupçonné de pédophilie, s'est suicidé à la prison de Corbas dans la nuit de lundi à mardi, selon Le Dauphiné Libéré. Romain Farina, qui avait déjà tenté de se suicider en août dernier, s'est pendu dans sa cellule alors qu'il était incarcéré depuis le 25 mars 2015.

Ce père de famille de 46 ans était soupçonné d'avoir violé ou agressé sexuellement 61 enfants issus d'écoles de l'Isère mais aussi du Rhône où l'homme a enseigné. Il était suspecté d'avoir imposé "par surprise" des fellations à plusieurs de ses élèves lors de ce qu'il appelait des "ateliers du goût". Les supports informatiques retrouvés chez lui ont révélé qu'il avait filmé ses actes mais aussi qu'il avait pris des photos de ses élèves dans les vestiaires, lors de sorties à la piscine. Les faits les plus anciens remonteraient à 2001. Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education nationale, avait annoncé l'année dernière sa révocation à vie.

Une première condamnation en 2008. Romain Farina avait déjà été condamné en 2008 à six mois de prison avec sursis pour recel d'images à caractère pédopornographique, avec une obligation de soins ainsi qu'une mise à l'épreuve. Sa condamnation n'avait toutefois pas été signalée à son administration de tutelle alors qu'elle était inscrite à son casier judiciaire. De plus, aucune interdiction d'entrer en contact avec des mineurs n'avait été prononcée. Après avoir obtenu un simple changement d'académie, il s'était mis en congé parental puis en arrêt maladie jusqu'en février 2011. L'éducation nationale n'avait pas été informée de cette condamnation, avait déclaré Najat Vallaud-Belkacem après l'affaire de Villefontaine.

Une loi pour une meilleure communication entre les ministères. Après cette affaire et d'autres affaires de pédophilie au sein de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira, alors garde des Sceaux, avaient présenté un projet de loi pour encadrer juridiquement la transmission d'informations entre la justice et les administrations. Présenté en conseil des ministres fin novembre, ce projet de loi doit être adopté définitivement par le Parlement ce mardi.