Pauvreté, chômage : les enfants (aussi) s'inquiètent

La pauvreté effraie les enfants. C’est ce que révèle un sondage Ipsos-Secours populaire portant sur 505 enfants âgés de 8 à 14 ans. Ils sont en effet près de six enfants sur dix à craindre de devenir pauvres un jour. Cette crainte augmente d’ailleurs avec l’âge. Ils sont ainsi 63% des 11-14 ans à être dans ce cas contre 52% des 8-10 ans. Il apparaît également que 5% des enfants ont déjà l’impression d’être pauvres. Si cette proportion s’élève à 13% pour les bambins de familles monoparentales, elle atteint 19% pour ceux dont les parents ont un salaire inférieur à 1 250 euros.

Des enfants sensibles à la pauvreté qui les entoure. 88% des enfants jugent par ailleurs qu’il y a beaucoup de pauvreté dans le monde. En ce qui concerne la France, ils sont 48% à estimer qu’il y en a "beaucoup" et 50% qu’il y en a "un peu". D’ailleurs, ils sont nombreux à avoir le sentiment de côtoyer des personnes pauvres que ce soit dans leur école (61%), dans leur quartier (47%) ou dans leur famille (39%). 78% se disent même prêts à agir pour aider ces personnes en situation de pauvreté. Ce sondage laisse également apparaître que 66% des enfants pensent qu’il leur sera "difficile" de trouver un travail plus tard. Là encore, la crainte à l’égard du chômage augmente avec l’âge. Ils sont ainsi 71% des 11-14 ans à le penser contre 58% des 8-10 ans. La grande majorité des enfants (71%) considèrent par ailleurs que l’école a beaucoup d’importance pour obtenir un travail.

Les parents craignent quant à eux pour l’avenir de leurs enfants. Le 9^ème baromètre annuel Ipsos sur la perception de la pauvreté par les Français révèle en effet que 87% des personnes interrogées estiment que les risques que leurs enfants connaissent un jour une situation de pauvreté sont plus élevés que pour leur propre génération. Ce sont 1 013 personnes de 15 ans et plus qui ont été interrogées par téléphone du 20 au 22 juin à ce sujet. Ils sont 57% à déclarer avoir été sur le point de connaître la pauvreté à un moment donné de leur vie et 35% d’entre eux ont même vu leur crainte se matérialiser en 2015. 40% ont par ailleurs des difficultés à payer certains actes médicaux mal remboursés, 34%, leurs dépenses d’électricité et chauffage, 33%, leur loyer ou leur emprunt immobilier et 29%, à avoir une alimentation saine et équilibrée.