Pas de lait végétal pour les bébés !

"L’utilisation des boissons végétales chez le nourrisson est une maltraitance nutritionnelle", c’est ce qu'affirme la Société Francophone Nutrition Clinique et Métabolisme (SFNEP) dans un communiqué. Celle-ci s’inquiète que certains parents, craignant une allergie au lait, préfèrent utiliser ponctuellement ou exclusivement des laits végétaux plutôt que des préparations pour nourrissons pour alimenter leurs bébés. "Or, ces soi-disant "laits" qu’il faudrait plutôt appeler boissons, ne sont absolument pas indiqués chez l’enfant en bas âge, voire dangereux", affirme le Dr Béatrice Dubern, nutrition et gastroentérologie pédiatriques à l’hôpital Trousseau à Paris. Leur composition à base d’amande, de noisette ou de châtaigne n’est en effet "absolument pas conforme aux recommandations européennes et entraîne des carences majeures qui peuvent être fatales".

Carences et ralentissement de la croissance. Ces boissons végétales ont "un apport énergétique et lipidique insuffisant, des apports protéiques et une teneur en calcium inadaptés". Plusieurs cas de malnutrition chez des bébés nourris exclusivement au lait végétal ont ainsi été observés. Les nourrissons ont alors présenté plusieurs complications graves allant même jusqu’au décès. Le Dr Dubern précise qu’en cas d’utilisation non exclusive de ces boissons dans l’alimentation, "les conséquences vont dépendre des quantités consommées et des compensations éventuelles par les autres aliments. Cependant, cette utilisation partielle peut entraîner un ralentissement de la croissance et des carences en fer, en calcium ou en vitamines". En 2013, l'Anses avait déjà mis en garde les parents contre cette pratique dangeureuse.

Une alimentation adéquate pour un bon développement. De la naissance à l’âge d’un an, un bébé a une croissance rapide et importante. "En moyenne, le poids de naissance est multiplié par 3, la taille croît de près de 50% et le poids du cerveau passe de 300-400g à plus d’un kilo à l’âge d’un an." Il est donc essentiel qu’un tout-petit ait une alimentation parfaitement adaptée qui couvre ses besoins nutritionnels et qui permet son bon développement. Ces besoins sont couverts par l’allaitement maternel au sein ou au biberon jusqu'à 6 mois, avant d'être complétés par d’autres aliments que le lait au moment de la diversification alimentaire. Il est important de noter que la croissance et le développement cérébral peuvent être perturbés en cas d’insuffisance en protéines, en minéraux, en lipides… Plus cette déficience est "précoce, importante et prolongée", plus les répercussions seront sévères.