Un livret pour accompagner les parents d'adolescents

Si la période de l'adolescence est bien vécue dans 85 % des cas, il s'agit d'un bouleversement important accompagné de questionnements, tant pour le jeune que pour les parents. Dans le cadre de son plan de lutte contre la maltraitance infantile, Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes présente ce mercredi le livret des parents "Saison 2 : l'adolescence", un an après le lancement du livret des parents "Première naissance". Ainsi, près de 800 000 familles (ayant un enfant âgé de 11 ans) recevront début avril un exemplaire par la Caisse nationale des allocations familiales ou par la Mutualité sociale agricole et d'autres réseaux associatifs. "Selon les psychologues et pédopsychiatres ayant participé à ce livret (Le Pr Daniel Marcelli, le Dr Patrice Huerre et Sophie Marinopoulos, ndlr), il s'agit du bon âge auquel les parents sont confrontés pour la première fois aux signes de la pré-adolescence, et donc, du bon moment pour communiquer avec eux sur ce qui les attend tout en les rassurant", a déclaré Laurence Rossignol lors d'un point presse. 

Accompagner les parents et leur donner des repères. L'objectif est de rassurer, de prévenir et de mieux orienter les parents d'adolescents. "Il faut dire aux parents que ce qui va leur arriver est normal", ajoute la ministre. Ce livret va leur permettre "d'identifier les professionnels et les lieux de ressources susceptibles de leur apporter des informations ou de l'aide" en cas de besoin, précise le ministère dans un communiqué. "La politique d'accompagnement de la parentalité s'adresse à tous les parents pour agir en amont des situations de vulnérabilité" et notamment "lors de l'entrée à l'école ou au collège, à l'adolescence ou dans les cas de séparation des parents". "Devenir parent d'adolescent(e), rester parent tout en accompagnant l'autonomie, être vigilant(e) et oser se faire aider"... telles sont les grandes lignes abordées dans ce livret.

Une éducation bienveillante. Il est conseillé aux parents de rester présents et bienveillants, d'établir des règles de vie cohérentes et adaptées à l'enfant, de le valoriser, de l'encourager et de le rassurer. Évitez par exemple de le comparer à ses amis ou à ses frères et sœurs, mais intéressez-vous plutôt à ce qu'il aime, partagez ensemble des activités... Par ailleurs, les limites que vous définissez ne doivent pas être franchies, au risque d'appliquer une sanction. "Elle doit être adaptée et limitée dans le temps pour être comprise et amener l'adolescent à prendre conscience de sa responsabilité. Souvenez-vous que les punitions corporelles et les phrases qui humilient n'empêchent pas l'enfant de recommencer. Elles génèrent un stress et ont des conséquences sur son développement", est-il rappelé dans ce livret. Dans tous les cas, il est essentiel de "ne pas perdre l'échange, ni le lien avec son enfant. C'est le dialogue qui est important", précise Laurence Rossignol. Par ailleurs, durant cette période, l'adolescent aura des revendications tout à fait normales. "Il y a des choses à accepter pour aider son adolescent à se construire positivement", ajoute-t-elle.

Établir une relation de confiance. Les jeunes ont besoin de sentir que les adultes croient en eux, qu'ils leur font confiance. Mais il faut aussi avoir confiance en soi en tant que parents, ne pas rester seul et dialoguer également avec les autres parents. Néanmoins, "la confiance n'exclut pas le contrôle", déclare Laurence Rossignol. Elle propose notamment aux parents d'inviter les amis de son enfant à la maison, de passer un coup de téléphone aux parents lorsque notre ado nous dit qu'il va dormir chez son ami(e), etc.

La découverte de la sexualité. A l'adolescence, les jeunes expérimentent les relations amoureuses. Certains parents sont à l'aise sur le sujet. Si tel est votre cas, "vous pouvez informer votre enfant avant le début de la puberté, afin de ne pas le gêner, en valorisant la découverte du sentiment amoureux, le respect de soi et de l'autre, la notion de consentement, l'égalité entre les filles et les garçons et entre l'hétérosexualité et l'homosexualité, ainsi que les moyens de protection et de contraception", précise le livret. Les professionnels de santé peuvent aussi aider les jeunes à se confier et leur donner de bonnes habitudes pour devenir responsable de leur santé. Pour autant, "il y a des limites à respecter dans la notion de sexualité", précise la ministre. En effet, "il est préférable de parler de la sexualité au sens large et ne pas trop aborder la sexualité de son enfant", ajoute-t-elle.

• Le livret des parents - Saison 2 "L'adolescence" est téléchargeable sur le site du Ministère des Familles, de l'Enfance et des Droits des Femmes, sur le site de la Cnaf et de la MSA.