Violette en Inde

Voilà notre reporter rentrée de son périple. Un voyage qui n'était pas aussi rose que dans les films Bollywood !

Violette en Inde
© Carole-Anne Lemaire
violette
Loin du monde de la mode, Violette a vécu une belle expérience humaine ! © Carole-Anne Lemaire

Cocorico, me voilà revenue sur le sol français. Chose promise, chose due, je me dois de vous raconter le récit de mes aventures au pays du Sari (oui, j'aime identifier les choses par rapport à un fashion élément-clé) !  Et autant vous dire que votre reporter préférée a vécu trois jours intenses. Après une nuit agitée dans l'avion où je dois subir l'amabilité de mes rustres de voisins décidés à vider le minibar ou à se défouler sur mon siège, ce n'est pas avec la fraîcheur d'une fleur de lotus que je pose le pied sur le territoire indien. Mais peu importe, je ne vais pas laisser une mauvaise nuit me gâcher le voyage. A peine le taxi lancé, je réalise que j'ai bien quitté la France. Cramponnée à la portière, je prie Shiva et tous les dieux indiens de me permettre d'arriver entière à l'hôtel. Non pas que mon chauffeur ait décidé de se la jouer façon "Fast and furious" ou Ryan Gosling dans "Drive" (ce qui ne m'aurait pas déplu) mais plutôt que la conduite à Delhi relève de l'exploit. Les voies n'existent pas, les règles non plus visiblement. Pousse-pousse, vélos, motos, charrettes, piétons, voitures, bus... Tous se mêlent dans un brouhaha incessant de klaxons. Eh oui, les Indiens sont pires que les Parisiens et usent et abusent de ce signal sonore, sûrement pour sauver leur vie... Notre taxi est percuté à l'arrière mais peu importe, le constat ne semble pas non plus être de rigueur par ici.

Lost in translation

Remise de mes frayeurs, je peux poser mes valises à l'hôtel.  Mais il est temps de se mettre au travail et je pars sur le terrain. Une fois sortie dans la rue, je me sens légèrement... perdue. Il n'y a pas à dire, l'anglais avec l'accent hindi me transforme en vache (sacrée) espagnole et je vais finir par devenir chèvre si je n'arrive pas à me repérer sur un plan, toute seule comme une grande. Sans compter que je suis complètement bouleversée par le cadre de vie et la pauvreté des gens que je rencontre pour mon article. Heureusement la joie des enfants dans les écoles que je visite et la gentillesse des équipes qui me guident me redonnent le sourire. Il en faudrait plus pour que votre Violette se laisse abattre !
Après une journée éreintante, je mise sur le réconfort d'un dîner typique. Je m'en réjouis d'avance car j'arrive au paradis des naans au fromage. C'est donc la première chose que je cherche sur la carte. Mais là, vision d'horreur, l'objet de mon affection culinaire ne semble pas au menu. J'interroge le serveur qui a bien du mal à comprendre ce que je cherche. Allez expliquer Vache-qui-rit en anglais ! Et un gentil touriste assis à la table d'à côté de m'expliquer que cette spécialité indienne en France n'existe pas ici. Mon estomac songe à tomber en dépression mais c'était sans compter le poulet épicé que j'ai commandé qui lui donne un vrai coup de fouet. Vite une carafe d'eau (ah non mauvaise idée : le mode tourista, très peu pour moi). Du pain alors ! Mince, ça n'existe pas... Heureusement, le dessert au miel vient apaiser mes souffrances mais pas mon esprit lorsque je calcule le nombre de calories que peut bien contenir cette vile tentation sucrée.

Vocation princesse du coeur

Heureusement, le deuxième jour je commence à apprivoiser l'accent (même si mon taxi me dépose à l'hôtel quand je lui demande de me faire visiter le centre-ville) et mon palais s'habitue aux délices épicés de ce pays si différent. Au fur et à mesure de mon reportage, je me prends d'affection pour cette population si accueillante. Je m'imagine même à la place d'Angelina Jolie, aidant les ONG et repartant avec un petit Indien sous le bras. C'est ma rédac'chef qui n'est pas ravie de ma nouvelle vocation. "Violette, tu prends des photos, tu fais des interviews puis tu rentres. C'est TOUT. Compris ?" Ma mère à qui je soumets mes plans d'avenir ne se montre guère plus enthousiaste. "Je suis trop jeune pour être grand-mère et tu travailles trop pour être maman. Trouve ton Brad d'abord, on en reparlera à ce moment-là".
Ma carrière de princesse du cœur avortée, je n'ai plus qu'à reprendre l'avion. Je jouerais plutôt les bonnes fées via le système de parrainage. 10h de vol plus tard et un dernier plat de poulet tandoori, me voilà de retour. Bizarrement, je ne rêve que d'un bain chaud, d'un bout de fromage et d'un grand verre de jus de fruits frais (comme quoi, finalement le bonheur tient à bien peu de choses). Et je dois aussi vous l'avouer, vous m'avez manqué !