"Ma priorité, c'est Zohra" "Une fois par mois, on se retrouve tous"

ses meilleurs souvenirs ? 'tous les moments passés avec maman. qu'est-ce qu'on a
Ses meilleurs souvenirs ? "Tous les moments passés avec maman. Qu'est-ce qu'on a ri !"

Avec votre sœur Malika, vous avez appris à lire et à écrire à votre père. Quel impact cela a-t-il eu sur vos rapports avec lui ?
Nous avons toujours eu des relations normales d'enfants à leur père. Qu'il apprenne à lire et à écrire, avec nous, n'a rien changé à cela. Au contraire, ça nous amusait, surtout quand il prononçait des mots avec un accent. Nous trouvions cela courageux et admirable.

Vous vous êtes occupée très tôt des papiers administratifs du foyer. Cela vous a fait grandir prématurément ?
R. D. : J'avoue avoir aimé cela. Demander un renseignement, régler un problème pour notre famille ou pour les voisins n'étaient pas une contrainte.

On a pourtant le sentiment que vous n'avez pas vraiment profité de votre jeunesse.
R. D. : Je n'avais pas l'envie de boites de nuit, ou de sorties festives. J'ai toujours fait des choses dont j'avais envie finalement.

Vous étiez en quelque sorte le pilier de la famille !
R. D. : Les aînés ont toujours plus de responsabilités vis-à-vis des autres enfants. Mais nos parents n'ont jamais délégué une once de leur autorité parentale : chacun à sa place. Nos parents nous ont élevés dans le respect de nos individualités, de nos personnalités. Il n'y a jamais eu de rivalité. Je ne dis pas que tout était formidable, évidemment il y avait des tensions parfois même de grosses difficultés comme avec l'un de mes frères. Mais une chose est sûre, nous sommes toujours là les uns pour les autres.

"Nous sommes toujours là les uns pour les autres"

Vous avez été aussi attirée très tôt par le monde des hommes et des adultes...
R. D. : Je n'aimais pas trop l'enfance. Ce n'est pas pour moi la période la plus rayonnante. J'ai toujours aimé le monde des adultes. J'étais assez aussi intriguée par le fonctionnement des hommes et leur vision des femmes.

Vous vous êtes mariée à un homme que vous n'aimiez pas et avez souhaité annuler le mariage le soir même. Comment avez-vous vécu cette période ?
R. D. : Je ne voulais pas me mettre en rupture avec mes parents et donc j'ai supposé que je pouvais gérer ça. Ça permettait de dire : "J'ai essayé le mariage, vous voyez bien que ça ne peut pas me convenir". Il y avait une pression sociale. Si j'avais dit non, mon père et ma famille auraient eu beaucoup de difficultés à le comprendre.

Quel est votre meilleur souvenir d'enfance ?
R. D. : Tous les moments passés avec maman. Qu'est-ce qu'on a ri ! Tout était motif à fête. On essaie aujourd'hui de recréer cet esprit. C'est assez récent, car après son décès, on a eu vraiment beaucoup de mal. C'est une manière de continuer à vivre comme elle l'aurait souhaité. Une fois par mois, on se retrouve tous. Et pour les vacances d'été, on passe au moins dix jours ensemble au Maroc, avec mon père, où nous faisons la fête tous les jours avec l'ensemble de notre famille.

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