Entretien avec la marraine de l'exposition joaillerie "Reflet(s)"

Matali Crasset, célèbre designer industriel, a accepté d'être la marraine de REFLET(S), une manifestation dédiée au bijou, qui se tient au Palais de Tokyo, à Paris, jusqu'au 3 juin.

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Tout au long de l'exposition REFLET(S), le visiteur sera accompagné par Matali Crasset, designer réputée pour son audace. © SdP Matali Crasset

Le JournalDesFemmes.com : Pourquoi avoir accepté d'être marraine de cette exposition ?
Matali Crasset : Il me semble que cela va dans le même sens que pour mes projets de design, je dis souvent que mon métier est d'accompagner vers le contemporain. Il y a une belle créativité en France, dans le monde de la joaillerie, peu visible. Cette exposition est un tremplin formidable pour  montrer une autre image du bijou, moins ostentatoire, varié.

Comment avez-vous participé à la scénographie ?
M. C. : J'ai réalisé trois bulles numériques qui ponctuent l'espace, trois animations pensées comme des promenades oniriques. Ce sont des visions fantasmées de la joaillerie, où le bijou est corps, paysage... C'est ma manière de révéler la poésie et la diversité de cet univers.

Vous avez dessiné des bijoux pour Le Buisson. Parlez-nous de cette collaboration...
M. C. : Chaque projet est toujours une relation avec son commanditaire. Ce projet est né de la demande de Michèle Monory qui a crée cette jeune maison d'édition de joaillerie : Le Buisson. Sa position d'éditrice m'a intéressée. L'univers du bijou est un monde où le créateur, soit disparaît derrière une marque, soit donne son nom à la marque. Cette idée de proposer et travailler avec une diversité de profils - artistes, graphistes -  m'a enthousiasmée. Les bijoux Le Buisson puisent dans l'imaginaire contemporain, une autre façon de penser les fonctions intemporelles de la parure. Objets à toucher autant qu'à regarder, ce sont les talismans d'aujourd'hui. Ils combinent humour et sobriété, invention formelle et perfection de la réalisation. Luxueux, ils restent simples et élégants. Ce sont des bijoux intelligents et joyeux qui se portent sans affectation. Bijoux pour l'homme aussi bien que pour la femme, ils ont en commun l'originalité du concept et la qualité parfaite de la réalisation.

Que symbolise le bijou pour vous ?
M. C. : Je le vois comme un objet pour soi, un objet de plaisir bien qu'il soit aussi très fortement un objet de rituels.

Portez-vous des bijoux ? Si oui, êtes-vous plutôt boucles d'oreille, pendentif ou bague ?
M. C. : Ma collaboration avec Le Buisson m'a réconciliée avec le bijou. Je porte un pendentif "Torche" que j'ai dessiné en or blanc avec une améthyste et une bague en argent "Visions II" de Théo Mercier, plus baroque. Elle représente un château avec des chauves-souris dans un paysage décadent. Ils m'accompagnent de manière quotidienne.

Y a-t-il un bijou qui a une histoire particulière à vos yeux ? 
M. C. : Chaque bijou porte en lui une histoire personnelle.

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