Julien Fournié : Entretien avec un créateur attachant haut en couleur Son processus créatif

"Il n'y a pas de règle, ça me vient comme ça !", c'est ce que Julien Fournié nous répond très spontanément quand on lui demande comment se déroule son processus créatif à chaque nouvelle collection. "Au départ ça commence toujours par des croquis, en 2D, en 3D... des crobars, des crobars... et puis après j'arrête... ça mouline... puis en général je passe tout au lance-flamme, et là ça sort d'un coup ! Les silhouettes sortent toutes dans ma tête les unes derrière les autres comme dans l'ordre du défilé !". Nous lui demandons alors si, comme Karl Lagerfeld l'explique, il rêve de ses futurs podiums et collections la nuit. Julien sourit en levant les yeux au ciel et nous répond, amusé, que quand il dort... il dort ! "Vous imaginez bien qu'avec mes journées et mes multiples casquettes, la nuit j'ai autre chose à faire !".

Côté influences, pas de place non plus pour elles dans le processus créatif du très émancipé Julien Fournié. "J'ai réussi à tuer mes pères en couture, j'ai réussi à tuer mes anciens fantasmes d'études (médecine et biologie), j'ai réussi aussi à tuer la pression familiale, parce que, à un moment, il a fallu réussir à tout lâcher pour être libre dans ma création et pouvoir raconter vraiment l'histoire personnelle de Julien Fournié. Plus je vieillis - et tant mieux parce que j'adore vieillir - et plus je suis libre. Et plus je le suis, plus ça marche et plus les clientes adhèrent à mon propos. Je regarde de plus en plus mon travail avec du recul, je suis plus sûr de moi et c'est là que la mayonnaise prend".

 

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