J'ai testé : danser comme une Bluebell Girl du Lido

Qui ne connaît pas le Lido, ce cabaret établi sur les Champs-Elysées où plumes, danses et décors grandioses s'allient pour créer chaque soir un spectacle de haute volée ? J'ai eu la chance de pénétrer dans cette salle mythique, non pas pour assister à une des représentations, mais pour monter sur scène et apprendre les chorégraphies de la revue Paris Merveilles. Une expérience magique que je vous raconte des étoiles dans les yeux.

J'ai testé : danser comme une Bluebell Girl du Lido
© Lido

J'arrive, fébrile d'excitation, devant le bâtiment abritant le célèbre cabaret. Inscrit en lettres dorées sur la façade, le nom du Lido donne le ton et ne me donne qu'une envie, celle d'entrer. Après avoir traversé le long couloir d'entrée (somptueux lui aussi), je rencontre les chanceuses qui comme moi participent à cette masterclass inédite. Le temps d'enfiler un t-shirt orné de strass formant le nom du cabaret, me voilà arrivée dans la salle de spectacle. Tout brille de mille feux : des couverts posés sur les tables déjà dressées aux lustres somptueux suspendus au plafond en passant par les célèbres marches illuminées au fond de la scène. Mais je n'ai guère le temps de me pâmer d'admiration, puisque débute l'échauffement. Sous la direction de la maîtresse de ballet, Jane Sansby, c'est Alexandra, l'une des quatre capitaines des Bluebell Girls, qui va s'occuper de nous durant les 1h30 que dure la répétition. Les Bluebell Girls, ce sont les danseuses qui, depuis 1910, foulent le plancher du Lido et éblouissent ses spectateurs venus des quatre coins du monde. Après 20 minutes d'entraînement, en musique évidemment, les choses sérieuses commencent.   

Alors on danse

Alexandra tient d'abord à nous faire marcher comme une vraie Bluebell girl : les jambes alignées, le regard droit, un sourire aux lèvres, et surtout les bras bien droits à l'horizontal. Gare à celles qui oseraient les faire onduler ou bouger, Jane Sansby est là pour nous rappeler que se produire au Lido exige une prestance et une élégance quasi martiale. Après avoir adopté la démarche assurée d'une Bluebell, il est temps d'apprendre les chorégraphies. La musique Let's go Paris retentit dans la salle. C'est le final de la revue Paris Merveilles, jouée chaque soir depuis 2015 et créée par le metteur en scène Franco Dragone. Jeter de jambes, tour sur soi-même, le tout est de rester gracieuse : dur pour moi de tout retenir et d'arriver à enchaîner les pas au rythme de la chanson. Alexandra ne nous laisse pas respirer : on descend les marches, effectue la chorégraphie sur scène, remonte les marches et ainsi de suite. Sous la chaleur des projecteurs, je commence à avoir chaud mais je progresse petit-à-petit. Puis arrive le moment tant attendu : le passage dans les coulisses. On se faufile derrière la scène, conscientes de notre chance, pour enfiler sur nos épaules les plumes aux couleurs chatoyantes. Et on repart de plus belle en danses, la difficulté du costume en plus. 

La séance ne s'achève pourtant pas ainsi. Alexandra nous confie que nous allons passer au French Cancan. Cette danse au rythme endiablé, née à la fin du 19e siècle, connaît encore aujourd'hui un succès certain et est souvent associé à la ville de Paris. Je m'en donne à cœur joie pour pousser des cris suraigus, comme le veut l'usage, et pour lever les jambes haut en l'air. Je commence à maîtriser le début de la chorégraphie, jusqu'au passage de la pyramide, sur lequel j'échoue. Puis pour ma plus grande joie, nous retournons en coulisses pour cette fois enfiler la jupe caractéristique du French Cancan. Je suis surprise lorsque je découvre qu'elle est en velours et qu'elle pèse beaucoup plus lourd que je ne l'imaginais — pas toujours évident pour danser.

La masterclass se termine déjà : Alexandra et Jane nous demandent quelle était la chorégraphie la plus dure. Pour ma part, le final a été le plus éprouvant. Heureuses (et transpirantes), nous les remercions chaleureusement pour leur accueil et leurs conseils. Après cette après-midi magique, je n'ai qu'une envie : celle de retourner au Lido mais cette fois pour assister à la revue Paris Merveilles. Et pour ceux qui souhaiteraient participer à ce genre d'après-midis, le cabaret entend organiser à nouveau des masterclass via Instagram. Alors soyez attentifs.