Aux Arcs, stars sans "fart" et films à sensations font l'(extra)ordinaire

Premiers jours au Festival de Cinéma Européen des Arcs et premiers émois. La découverte d'une station, l'ambiance festive et conviviale, une master classe (de neige), un hommage aux Nouvelles Femmes de Cinéma : tout est là.

Aux Arcs, stars sans "fart" et films à sensations font l'(extra)ordinaire
© Les Films du Losange

En ce début de semaine, j'ai la chance de quitter le gris Paris, direction la Vallée de la Tarentaise et l'évènement culturel de la saison : le Festival des Arcs. Ce rendez-vous hivernal au sommet est dédié au 7e Art et fête sa 8e édition.
Quelle joie d'être conviée sur les cimes savoyardes et quel honneur de faire partie du jury presse. Hétéroclite et culottée, la sélection officielle nous emmène sur les pentes glissantes des amours contrariées de Clair Obscur, des convictions religieuses de Layla M, des flammes de Pyromaniac, du thriller psychologique Miséricorde. Elle nous entraîne au coeur de l'enquête de Fixeur et des errements de la jeunesse désoeuvrée de Home, nous montre les crimes passionnels de The Young Lady, mais aussi le drame social avec Glory, la sensualité débridée de L'Indomptée ou les pulsions animales de Zoology

Avec 120 films présentés, Le Festival des Arcs, c'est aussi l'occasion de découvrir des opus "coups de poing", de se glisser dans des salles où les spectateurs sont scotchés à leur siège, brutalisés, enchantés ou médusés par des productions indépendantes qui font la richesse du cinéma européen.

Cette manifestation montagnarde et chaleureuse constitue "l'anti-Festival de Cannes" et s'impose comme le plus large panorama de la production cinématographique actuelle. Ici, pas de snobisme ou de microcosme journalistique. Amateurs et professionnels peuvent assister à l'ensemble des projections de la compétition comme aux avant-premières, aux courts-métrages comme aux documentaires ou encore aux séances qui mettent en lumière cette génération montante de réalisatrices qui font passer la caméra au delà du genre.

En arrivant sur les pistes, un sentiment de bien-être et de sérénité m'envahit. Il fait bon être ici. Pas de stars inaccessibles, de service de sécurité qui vous glace. Vedettes du grand écran, talents émergents, jeunes premiers... tous déambulent en doudounes épaisses et bonnets farfelus, apparaissent à l'aise, affables et détendus, loin du stress et de la pollution de la capitale. Rien qu'aujourd'hui, j'ai pris l'ascenseur avec Niels Schneider, le téléphérique avec Radu Mihaileanu et mon petit-déjeuner face (au Mont Blanc et) au géant Olafur Darri Olafsson. J'ai surpris Mélanie Doutey et Mélanie Bernier en train de photographier le paysage ensoleillé et même croisé Hassan Guerrar, tout sourire, dans les couloirs… en peignoir. L'adorable Sarah Suco m'a claqué la bise à ski et le ténébreux Jérémie Elkaïm, offert son regard de braise. A moi, écrans noirs, poudreuse et nuits blanches…