Rock en Seine : de Gainsbourg à Leto

Deuxième jour de Rock en Seine, Charlotte Gainsbourg réchauffe les coeurs quand Jared Leto fait danser les foules sur la scène.

Rock en Seine : de Gainsbourg à Leto
© Crédit photo : Olivier Hoffschir

Trompettes, cors et trombones font vibrer les poitrines du public de Black Star. Vingt ans après la sortie de leur premier album, le duo hip hop venu tout droit de la East Coast américaine réveille Rock en Seine. Accompagné de Hypnotic Brass Ensemble, fanfare de Chicago, royalement menée par les huit fils (au look plus hip hop que jazz) de Phil Coran, illustre trompettiste américain des années soixante. Au beau milieu du concert, un intrus traverse la scène, heureux de sa bêtise. Si Mos Def ne dit rien, Talib Kweli le raccompagne fissa côté régie. 

"Mais vous n'avez pas froid ?" s'inquiète Charlotte Gainsbourg entre deux chansons. "Siiii" clame la foule de fans. Cette fois-ci, on a vu des chapeaux, des capuches et même quelques bonnets ! Mais jamais de quoi décourager les fans de Rock en Seine. Entourée de tubes en néons dans un décor futuriste, Charlotte Gainsbourg débarque en long manteau de jean, armée de toute sa grâce sur un fond sonore électro qui fait grimper les décibels. Assise au piano dans un halo de lumière blanche, cheveux bruns à la garçonne, mèche dans les yeux, elle n'a pas l'air d'avoir pris une ride. Elle entame "Ring-a-ring o'roses" qu'elle dédie à sa soeur Kate décédée en 2015. Si la comptine est mélancolique, la puissance électronique des instruments garde la foule en mouvement jusqu'à la dernière minute du concert.

Jared Leto en robe de chambre

En parlant de puissance sonore, à 23h Jared Leto a débarqué tel le messie sur la grande scène du festival. "Mais il est en robe de chambre ?" s'interroge le public, plutôt jeune et féminin, du bel américain. Robe longue multicolore, peignoir de soie à franges et gants dorés à sequins : Jared a quelque chose d'un Jesus de la musique moderne en carrément plus excentrique. Thirty Seconds to Mars, avec ses seulement trois membres, fait exploser l'ambiance de Rock en Seine. Entre deux courses d'un bout à l'autre de la scène et un lâché de ballons, l'acteur fait monter 200 membres du public sur la scène. Pourquoi danser tout seul quand on pourrait danser ensemble ? On n'est pas prêt d'oublier l'intervention divine de Jared.