Rock en Seine 2017 : nos cinq concerts préférés

Du vendredi 25 au dimanche 27 août, le domaine national de Saint-Cloud a mué en immense piste de danse pour la 15e édition de Rock en Seine. Près de 90 artistes et plus de 100 heures de live plus tard : la rédac fait le point et vous livre ses coups de cœur.

Rock en Seine 2017 : nos cinq concerts préférés
© Flume par Olivier Hoffschir

Hercules & Love Affair is all we need

Après avoir hoché la tête et battu du pied sur Grouplove, réjouissant band indie rock californien, la foule presse ses Stan Smith et bottes de pluie pour s'amasser devant la grande scène. A 21 heures, Franz Ferdinand doit faire faire sonner les guitares pour la troisième fois à Rock en Seine. Oh well, do you, do you do you want to go entonne nos compagnons de festival. On s'estime lucky, lucky de pouvoir se déhancher sur l’électrisant rock endiablant du groupe écossais mais notre curiosité nous mène jusqu'à la scène Industrie où Hercules & Love Affair est annoncé. Derrière ce nom, les travaux électro-pop réputés psychédéliques d'un collectif dont la composition mue en permanence. En guise de meneur de groupe le DJ New-Yorkais Andy Butler, épaulé entre autres par Anthony Hegarty d'Anthony and the Johnsons. Dès les premières notes d'Omnion, premier titre du prochain album, on se laisse transporter. Mélange de clubbing et de voguing, la performance du groupe est aussi hypnotique que mélodique. Sur scène, Andy Butler est escorté par Gustave et Rouge Mary, ses acolytes pour le concert. Ensemble, ils chantent avec intensité et puissance tandis que deux danseurs se contorsionnent devant un public fasciné. L'ambiance est exaltée et exaltante : Hercules & Love Affair font partie de nos héros de la soirée. A. T.

Flume a fait le poids

23h15, vendredi, grande scène. Alors que la Danoise Mø achève son survolté concert pop, la grande scène s'éclaire pour dévoiler ce qu'une toile tendue tentait de dissimuler quelques minutes auparavant. Sur scène trônent trois cubes transparents sur lesquels une rose colorée est projetée. Flume a le souci du son et du show bien fait. L'ombre du DJ australien n'émerge que quelques minutes plus tard, puis s'évanouit. Sourire radieux, Harley Streten – de son vrai nom – apparaît enfin et partage sa joie "d'être là" avant d'ouvrir le bal sur On Top, morceau hip hop de son premier album. S'enchaînent les sons et lumières, parfaitement orchestrés. Sur les écrans, les images s'entremêlent harmonieusement au rythme des notes électrisantes. Lorsque la voix de Get Free de Major Lazer s'élève et que le public s'enflamme, Flume exulte. Derrière ses tables de mixage, il danse avec ferveur et liesse, répète qu'il est "honoré d'être là". L'artiste jubile, ses fans, venus nombreux, se laissent emporter par la fièvre du vendredi soir. La pelouse de la grande scène se transforme en dancefloor géant. Quand retentissent (enfin) les premières notes de son remix de You & Me de Disclosure, les festivaliers s'embrasent pendant que sur les écrans, un couple s'embrasse. Le public chante en chœur cette chanson qu'il connait par cœur. Explosion de sensations : les douze coups de minuit passés, Flume a fait péter les cotillons. Et mis le feu. A. T.

 

That was funthank you #lecabaretvert Clément CARON - DarkRoom

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La magie du grand Fakear

23h30 - Sur une scène de la Cascade débordante de fans, Fakear fait son apparition. Devant la foule, la révélation de la scène électronique des trois dernières années prend place derrière son MPC pour y chatouiller ses carrés multicolores mélodieux. Dès les premières notes, la magie fait son effet. L'obscurité laisse sa place à des lumières enveloppantes créant une aura mystique. Le jeune Normand de 25 ans ensorcelle son public grâce à des sonorités venues d'ailleurs. Ici, les tics électro se mêlent à des sons orientaux, africains ou asiatiques pour donner naissance à des titres entêtants. Après trois musiques assez douces, le maestro nous fait chanter sur Silver et La Lune Rousse, morceaux phares qui l'ont révélé. Sur scène, la harpiste entraîne les spectateurs dans sa fougue talentueuse. Quelques influences rock viennent embraser les lieux et électriser l'auditoire et les silex lumineux du fond de la scène projettent des flash galvanisants. Au son d'Animal, l'assistance est en pleine effervescence. Les corps sautillent, les bras s'élèvent et les doigts forment des triangles en signe de ralliement au nouveau maître des lieux. 00h30 : Théo Le Vigoureux descend de scène pour claquer les mains des fans en front row. L'un des musiciens annonce que le producteur vient de recevoir un disque d'or. La nouvelle termine d'envoûter la foule. Fakear se replie alors dans l'ombre après avoir illuminé le 2e jour de Rock en Seine 2017 grâce à son irrésistible virtuosité. M. F.

 

PARIS.

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Mac Demarco, (très) haut niveau

L'entrée, clope à la main et casquette vissée sur la tête, se fait avec quelques mots pour le public, massé en nombre devant la grande scène, et sur le très à propos On The Level. Avant de faire partie de ces spectateurs allongés dans l'herbe, de Mac Demarco on ne connaissait que la réputation de chanteur de rock barré à l'esthétique white trash dopée à la pop culture, qui a bonne presse chez les journalistes musique. On avait entendu quelques sons de l'artiste dans les soirées où les convives, avec des goûts plus pointus et affirmés que les nôtres, prenaient possession de la sono. On découvre une bête de scène zélée mais détendue, à la voix haut perchée, drôle et charmeuse avec son public qu'elle invite sur scène ; mais plus encore avec ses musiciens qu'elle gratifie de coups de langue baveux et consentis sur l’entraînant The Stars Keep On Calling My Name. Après une reprise fédératrice et survoltée du tube du début des années 2000 A Thousand Miles de Vanessa Carlton, le Canadien passe en revue le meilleur de sa discographie avec Cooking Up Something Good, One More Love Song ou encore Chamber Of Reflection et termine sur Still Together - qu'il dédie à sa petite amie - et d'interminables riffs de guitare électrique, La sortie de scène se fera torse nu, en sueur, et après un passage porté à bout de bras par la foule et plusieurs lampées de whisky. Parmi ses derniers mots : "Paris je t'aime." Et réciproquement. L. L.

Prendre son pied sur The Shoes

Au terme de trois journées riches en pas de danse, les festivaliers ont toutes les bonnes raisons de traîner des pieds, pourtant, sur la scène de l'Industrie à 23h, la foule s'amasse pour accueillir l'un des duos les plus cools de la scène électro : The Shoes. Afin de clôturer la cuvée 2017 de Rock en Seine et de célébrer la 15e édition du festival comme il se doit, les programmateurs ont donné carte blanche au tandem rémois qui sait galvaniser son auditoire mieux que quiquonque. Sous les cris stridents de l'assemblée, Guillaume Brière et Benjamin Lebeau livrent leur "Formule" en collaboration avec Les Inrocks : et c'est la claque ! De Gossip à Kanye West, en passant par Etienne Daho, Snoop Dog, Adele, Lana Del Rey, Sebastien Tellier ou encore Philippe Katherine, les producteurs revisitent 30 ans de culture musicale dans un show exaltant, escorté par une mise en scène épileptique. Alors que l'ambiance est à son paroxysme, l'apparition surprise d'Orelsan enflamme le public et donne le coup de grâce. Quelques pogos et de nombreux jets de champagnes plus tard : les rois de Rock en Seine 2017 terminent leur set par le cultissimeTime To Dance. La célèbre mélodie est aussi euphorisante que les projecteurs. Le public, conquis, en redemande mais le binôme s'en est allé. En 50 minutes, The Shoes a réussi à transformer leur live en souvenir impérissable. A la sortie, les festivaliers sont enivrés de la tête aux pieds et ne sont pas prêts d'oublier ce qu'il vient de leur arriver. M. F.

 

#FORMULE #rockenseine2017 CHAMPAGNE !!

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