Il Volo : rencontre avec trois jeunes prodiges

Après avoir connu un succès mondial, les prodiges italiens d'Il Volo reviennent en Europe avec un nouvel album, "Grande Amore". Nous avons rencontré Ignazio Boschetto, Piero Barone et Gianluca Ginoble qui se sont confiés sur leurs projets et leurs désirs.

 

Il Volo © Magazine delle donne


Il y a six ans, personne ne connaissait Il Volo. Piero, Ignazio et Gianluca, respectivement âgés de 22, 21 et 20 ans, sont peu à peu entrés dans le cœur de leurs fans grâce à la puissance et la beauté de leurs voix. Tout commence en 2009 avec leur participation au programme Ti lascio una canzone, un télé-crochet diffusé à la télévision italienne. Les trois garçons se présentent pour chanter individuellement mais c'est à l'unisson que les voix d'Ignazio, Piero et Gianluca éblouissent le jury. Le trio Il Volo est né. Après avoir conquis l'Amérique, Il Volo amorce un retour glorieux en Italie grâce à sa victoire au prestigieux Festival de Sanremo, en février 2015. Au mois de mai, le trio termine troisième du classement du jury à l'Eurovision même s'il sort premier de celui des téléspectateurs.
Après quatre années de concerts à travers le monde, le trio revient en Europe avec un nouvel album, Grande Amore. Disponible depuis le 25 septembre, il contient à la fois des reprises et des chansons inédites. Nous les avons rencontrés à Paris pour faire le point sur ces trois phénomènes qui célébrent la beauté de la musique dans le monde entier.

Le Journal des Femmes : Quand vous vous êtes présentés au programme Ti lascio una canzone, vous étiez trois enfants. Comment avez-vous affrontés cette "vie à trois" inattendue ?
Ignazio : Cela n'a pas été facile. Au début, on participait juste à un jeu et c'est ensuite devenu notre travail. Nous nous entendons bien et nous formons désormais une famille même si chaque jour, on continue à apprendre à se connaître. Et si nous avons des problèmes, nous en parlons et les affrontons immédiatement en discutant ensemble.
 
Est-­ce que votre vie a changé ? Comment ?
Piero : On avait l'impression de vivre deux vies complètement parallèles : nous sommes devenus tout de suite très célèbres en Amérique du Sud, où nous avions beaucoup de fans qui nous suivaient partout. Et quand on rentrait en Italie, nous retournions à la normalité.
 
Regrettez­-vous le fait de ne pas avoir passé une adolescence ordinaire ?
Ignazio : Je regrette de ne pas avoir eu ma famille à mes côtés.
Gianluca : Avec la distance, c'est compliqué de gérer les relations amoureuses.
Piero : L'amour pourrait arriver d'un jour à l'autre même si la distance rend tout plus difficile. Mais quand nous chantons, nous oublions tout. C'est ce que nous aimons, donc nous ne pouvons pas demander davantage pour notre vie.
 
A propos de sentiments, vos chansons parlent d'amour. Qu'est­-ce que vous connaissez de ce sujet ?
Gianluca : Nous racontons l'amour comme trois garçons de vingt ans le voient et le vivent. Il ne faut pas oublier qu'un enfant (ou un jeune homme) est plus capable d'aimer qu'un homme. De plus, parler d'amour est la plus belle chose qui puisse exister. Notre objectif est de toucher le cœur des gens, voilà pourquoi ce type de chanson fait partie de nous.
 
Avez­-vous jamais trouvé votre grand amour ?
Ignazio : Oui... Non... A moitié...
Gianluca : Absolument ! Et la distance t'aide à comprendre. L'amour, c'est quand cette personne te manque et quand tu as besoin d'elle.
Piero : Pas encore, mais j'espère vraiment pouvoir le rencontrer. J'ai besoin de partager ma vie avec quelqu'un. Quand on s'amuse, à la fin il n'y a rien qui reste dans ton cœur. Tu ressens vraiment le besoin d'avoir une femme à tes côtés.
 
Quel est le moment le plus beau de votre carrière ?
Gianluca : J'ai la chair de poule quand je repense aux années 2011 et 2012, nos plus belles années aux États­-Unis. Nos premières soirées avec Jennifer Lopez, Justin Timberlake... Nous étions vraiment dans le monde VIP américain. Puis, Barbra Streisand nous a invités à participer à sa tournée et le disque a été classé dixième ! Regarde, j'en ai vraiment la chair de poule !
 
Quels sont les pays qui vous ont le mieux accueilli ?
Ignazio : En Amérique du Sud, nous avons été très bien accueillis tout de suite.
Piero : L'Italie a été une grande surprise. Au début, personne ne nous comprenait. Ils nous disaient que nous faisions seulement des reprises de chansons. Nous étions comme des artistes américains qui venaient chanter en Italie.
Gianluca : En France, nous avons été disque d'or, mais les gens ne nous reconnaissent pas encore dans la rue. Nous avons donc besoin de travailler davantage. Notre musique n'est pas commerciale, ce qui aurait pu nous permettre de conquérir un plus large public. Mais nous y croyons et nous espérons réussir à rentrer aussi dans le cœur des Français.
 
Dans quelle langue préférez-vous chanter ?
Piero : L'espagnol est la langue qui fait partie de notre vie, car nous avons eu beaucoup de succès en Amérique du Sud. Nous avons aussi reçu des nominations et des prix dans le monde latino où nous étions à côté de stars comme Pitbull, Shakira ou Ricky Martin...
Gianluca : Pour chaque album, nous enregistrons toujours trois versions : une italienne, une pour l'Europe et une dernière entièrement en espagnol. C'est l'espagnol qui a changé notre vie. Mais nous gardons de beaux souvenirs en français aussi : lorsque nous avons chanté, par exemple, lors du festival Paris ­Québec sous les étoiles la chanson Tous les visages de l'amour et quand nous avons publié un album dédié à la France et à la Belgique.
 
Comment avez-­vous réagi aux critiques que vous avez reçues ?
Gianluca : Les critiques sont normales. Il y en a et il y en aura toujours.
Ignazio : Nous continuons notre parcours malgré tout.  
 
A quoi vous attendez­-vous avec votre nouvel album, Grande Amore ?
Gianluca : Nous avons beaucoup d'espoir. Nous y croyons. Et nous pensons que c'est notre plus beau disque et le plus riche en émotions parmi ceux qu'on a fait jusqu'à maintenant. Certaines chansons vous arrivent directement au cœur.
 
Vous pensez rester unis dans le même groupe dans le futur ?
Piero : Absolument ! Notre force est de chanter ensemble. Voilà pourquoi ce serait stupide de penser à quitter le groupe et ne pas continuer à suivre ce chemin entre amis.
 
Des projets pour le futur ?
Gianluca : Nous allons partir pendant un mois en concert dans le monde. Peut-­être que dans le futur, nous ferons aussi un autre album en français.
Piero : En janvier, nous avons 13 concerts prévus en Italie, peut-­être même 17. Et à partir du mois de février jusqu'en juillet, nous ferons 95 concerts entre les États­-Unis, l'Amérique du Sud et l'Europe. Nous serons en France aussi, à Paris, le 29 mai.
 
Avec ces mots, Il Volo s'est fait connaître pour ce qu'il est vraiment : Ignazio, Gianluca et Piero sont des garçons avec la tête sur les épaules. Des garçons qui, malgré leur jeune âge, ont bien compris la valeur de l'amitié et de l'amour. Insensibles aux critiques, ils continuent de marcher la tête haute en poursuivant leur chemin. Un parcours tortueux mais rempli de succès qui ne leur a jamais fait oublier les valeurs fondamentales de la vie comme l'humilité, une qualité rare aujourd'hui. Leur nouvel album, Grande Amore, montre bien l'esprit de ces trois garçons et atteint directement au cœur de ceux qui l'écoutent. En un mot ? Phénoménal !