Patricia Cornwell : qui est vraiment la reine du crime ?

A l’occasion de la sortie de son nouveau roman, "Inhumaine" publié aux Editions des Deux Terres, nous nous sommes penchées sur la personnalité de Patricia Cornwell. La reine du crime, comme la surnomment certains, intrigue autant qu’elle fascine. Retour sur le parcours de cette auteure à succès.

Patricia Cornwell : qui est vraiment la reine du crime ?
© Patrick Ecclesine & Cornwell Entertainment, Inc., 2015

Des terrains de tennis à la littérature. C'est à Miami en Floride que Patricia Daniels voit le jour, le 9 juin 1956. A l'âge de 5 ans, sa vie bascule : son père quitte le domicile conjugal, sa mère est hospitalisée pour dépression et la jeune enfant est placé dans une famille d'accueil qui abusera d'elle. Celle qui se rêve alors joueuse de tennis professionnelle est contrainte de mettre un terme à sa carrière à la suite de problèmes de boulimie et d'anorexie. C'est sur le papier que Patricia Daniels retranscrit ses émotions. Dans un entretien accordé au DailyMail en 2014, l'auteure confie :"j'ai appris à m'évader dès le plus jeune âge dans un autre univers grâce à cette créativité car tellement de malheurs et de choses effrayantes se produisaient autour de moi". Une fois son diplôme en poche, celle qui a grandi aux côtés de l'évangéliste Billy Graham épouse son professeur d'anglais, Charles Cornwell, avant de divorcer huit ans après et de se remarier avec... la neurologue Staci Gruber dans les années 2000. Son premier ouvrage – une biographie de l'épouse de Billy Graham, Ruth Bell Graham – paraîtra en 1983. Il faudra attendre plusieurs années avant que Patricia Cornwell réitère l'expérience.

Kay Scarpetta, héroïne d'un nouveau genre. Après la publication de son premier livre, Patricia Cornwell se tourne vers le journalisme et, plus précisément, la rubrique des faits divers, puis elle intègre un institut médico-légal en tant qu'informaticienne. Ces deux expériences lui inspirent ses premiers romans. Les maisons d'édition lui refusent ses 3 premiers manuscrits qu'importe. Patricia Cornwell persévère et publie Postmortem en 1990. Le succès est immédiat : le livre obtient cinq prix prestigieux dont les prix du roman d'aventures et Edgar Allan Poe. Le roman, dont le héros Kay Scarpetta, est une femme médecin légiste et non détective, surprend et révolutionne le genre. "Je n'ai pas vraiment été copiée, mais j'ai rendu accessible je crois, et d'une certaine manière attirante, la médecine légale",  relate Patricia Cornwell au Monde en 2011. En parallèle, l'auteure démarre une deuxième série où Judy Hammer et Andy Brazil, respectivement chef de la police d'une ville de Caroline du Nord et journaliste, se partagent l'affiche. Ses ouvrages vendus dans plus d'une centaine de pays et traduits en 36 langues connaissent à chaque parution, un succès mondial. Malgré une reconnaissance certaine (pour ne pas dire la gloire), Patricia Cornwell reste tiraillée par ses démons, abuse de l'alcool et des médicaments. "J'ai fait des erreurs et je ne me sens pas toujours en sécurité", avoue-t-elle au DailyMail en 2014.
Passionnée de plongée sous-marine et de vols en hélicoptère, Patricia Cornwell vivrait entourée de gardes du corps. "Plutôt qu'une personne craintive, je suis une personne vigilante. Parce que je sais ce qu'est la violence, je l'ai vue de près", indique-t-elle au Monde.

Jack l'Eventreur, l'enquête qui vire au scandale. En 2003, la reine du crime scandalise les Britanniques en révélant l'identité supposée de Jack l'Eventreur. Après une longue enquête, c'est dans son ouvrage Jack l'Eventreur : affaire classée – Portrait d'un tueur que Patricia Cornwell démontre que le tueur en série serait un peintre impressionniste renommé, Walter Sickert. Les voix s'élèvent pour défendre l'artiste, mais Cornwell persiste, signe,  et expose même ses conclusions sur la BBC.

En quête de sérénité. Sa passion pour les faits divers ne se cantonne pas à la fiction. Patricia Cornwell a co-fondé l'Institut médico-légal de Richmond en Virginie et elle est membre du conseil national de l'hôpital McLean, affilié à Harvard.

Si ses romans sont parfois d'une extrême violence, Patricia Cornwell n'hésite pas à afficher son désaccord avec la politique d'armement américaine. "Comment peut-on considérer qu'il faut un permis pour conduire une voiture et pas pour acheter une arme ? Je ne sais pas si c'est lié à la mentalité de pionnier. Peut-être, mais une société moderne civilisée ne devrait plus le tolérer" affirme-t-elle au Monde.

Résilience. Récemment, l'auteure a remporté un procès contre ses anciens comptables qu'elle accusait d'avoir mal géré son patrimoine entraînant une perte de plusieurs millions de dollars.
Nommée chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres, Patricia Cornwell devrait prochainement voir son œuvre adaptée au cinéma. Angelina Jolie aurait même donné son accord pour incarner le médecin Kay Scarpetta. Le projet, dans les tiroirs depuis 2009, nous rend impatientes.

Pour tous les lecteurs de Patricia Cornwell et les fans de son oeuvre, rendez-vous ici !

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Patricia Cornwell © Patrick Ecclesine & Cornwell Entertainment, Inc., 2015